En novembre 2012, la proposition de loi relative aux écoles de production, défendue à l’époque par notre collègue Jean-Claude Carle du groupe UMP, n’avait même pas dépassé le stade de la discussion générale, le groupe socialiste ayant défendu une motion tendant à poser la question préalable, laquelle avait été adoptée.
Aujourd’hui, M. Carle récidive, avec l’appui de M. Gérard Collomb. L’existence de huit écoles de production en Rhône-Alpes, la première ayant vu le jour à Lyon en 1882, sur la quinzaine d’écoles existantes, expliquant sans doute cela…
Ces écoles techniques privées sont actuellement ouvertes dès l’âge de quatorze ans et visent des jeunes en situation de rupture scolaire. L’article 32 ter porte cet âge à quinze ans.
Présentes dans les métiers d’art, de l’automobile, de la restauration, de l’industrie et du bâtiment, ces « écoles-entreprises » préparent des jeunes à des CAP ou à des baccalauréats professionnels, mais il ne s’agit pas d’apprentissage. La formation se fait par la pratique en atelier et consiste en la production réelle de commandes réalisées sur des machines financées principalement par les entreprises, commandes qui sont ensuite vendues dans les conditions réelles du marché. Il est à noter que deux tiers du volume horaire des enseignements correspondent à des heures de formation en situation de production.
L’argument d’une absence de cadre juridique masque en réalité la volonté de tirer d’un avantage législatif un avantage financier en permettant à ces écoles de bénéficier de la taxe d’apprentissage au titre du quota, laquelle est normalement réservée aux centres de formation d’apprentis, sans être assujetties aux mêmes contraintes et aux mêmes contrôles que ces derniers, et au titre du « hors quota ».
Vous le savez, nous ne sommes pas favorables à l’élargissement des dispositifs d’apprentissage précoce avant l’âge de seize ans et nous redoutons les effets d’activités professionnelles relevant d’une spécialisation extrêmement précoce. Nous considérons que l’échec scolaire doit au contraire être traité le plus en amont possible, au sein de l’éducation nationale. C’est aussi pour ces raisons que nous plaidons pour l’extension de la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de dix-huit ans.
Toute mesure d’extension et de développement de l’enseignement technique professionnel devrait être en priorité axée sur une offre publique, gratuite, laïque et de qualité égale sur tout le territoire.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous proposons de supprimer l’article 32 ter.