Intervention de Pierre Laurent

Réunion du 24 juin 2016 à 14h30
Nouvelles libertés et nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s — Article 44

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Cet amendement vise à rétablir le caractère bisannuel de la visite médicale, supprimé dans l’article 44 et remplacé par un suivi périodique dont les modalités sont adaptées par le médecin lui-même en fonction des conditions de travail et des caractéristiques du salarié.

Conditionner la périodicité des examens médicaux à l’âge, à l’état de santé et aux conditions de travail constitue un recul majeur en matière de surveillance médicale des salariés. Comme le dénonce le syndicat des cadres CFE-CGC Santé au travail, ce texte va éloigner les salariés des médecins du travail. Ceux-ci ne pourront plus repérer les nouveaux maux, tels les risques psychosociaux, le burn-out, le suicide. Ce sera en tout cas plus difficile. Ils ne pourront ni proposer des solutions ni témoigner de ce qu’il se passe dans les entreprises. Le rôle de lanceur d’alerte des médecins du travail est lui aussi remis en cause.

Pour reprendre les mots de chercheurs, de médecins, d’universitaires, la meilleure manière de ne pas s’occuper de l’aliénation de la santé des travailleurs du fait du travail est de briser toute mise en visibilité. Pas de visite médicale régulière, pas de traces des problèmes de santé et de leurs causes !

C’est un droit fondamental, le droit du travail, qui est remis en cause, au profit des entreprises. L’instauration d’un suivi à plusieurs vitesses conduira à promouvoir l’inégalité dans l’entreprise et à isoler davantage certains salariés pourtant confrontés quotidiennement à des risques professionnels, qu’ils soient physiques ou mentaux.

Telles sont les raisons pour lesquelles nous souhaitons qu’un suivi médical régulier soit mis en œuvre pour l’ensemble des travailleurs, et non pas uniquement pour une partie d’entre eux.

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