Nous l’avons tous dit, nous sommes dans une situation extrêmement complexe et nous devons être pragmatiques. Pour autant, il n’est pas question de céder au fatalisme.
J’ai dit dans mon avant-propos, comme beaucoup d’autres, que les mesures qui sont proposées dans cet article 44 doivent être transitoires, dès lors que l’on se saisit du sujet de la médecine du travail à bras-le-corps, et c’est en amont que l’on doit traiter du sujet.
M. le rapporteur a évoqué la nécessité de former d’autres médecins du travail, mais également des professions paramédicales, en particulier des infirmiers et des infirmières, dont la formation est tout de même plus rapide. Il y a un corps pluridisciplinaire à recréer, qui doit permettre de travailler dans de meilleures conditions.
Dans la définition du rôle du médecin du travail, au-delà de la surveillance collective des conditions de travail, vous faites une différence entre les postes à risques et les postes qui ne le sont pas.
Nous considérons – nous sommes nombreux, voire unanimes à le dire – qu’il y a évidemment des postes à risques et que des précautions particulières doivent être prises. En même temps, toute personne peut présenter des risques face à un poste tout à fait courant. M. le rapporteur a évoqué le cas d’une vendeuse dans un magasin de vêtements qui serait allergique à la laine. De la même manière, l’agressivité de certains interlocuteurs auxquels on se trouve confronté dans un poste d’accueil peut entraîner de l’anxiété.
Il est important que toute personne puisse bénéficier, au cours de sa visite de prévention et d’information, d’une attention particulière.
C’est pourquoi je propose de sous-amender l’amendement n° 980 du Gouvernement.
Le deuxième paragraphe du texte proposé pour l’article L. 4624-1, qui commence par « ce suivi comprend une visite d’information et de prévention effectuée après l’embauche par l’un des professionnels de santé mentionnés au premier alinéa du présent article », serait complété par les mots : « cette visite doit permettre entre autres d’apprécier l’adéquation entre le poste proposé et le profil tant médical que psychologique du salarié qui va l’occuper ». Cela permettrait d’apprécier plus globalement la situation de la personne qui est embauchée.