Intervention de Louis Nègre

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 29 juin 2016 à 9h35
Alerte et prévention des risques en france — Audition conjointe de Mm. Ludovic Blay patrick chassagneux philippe le moing-surzur stéphane pénet et hervé vanlaer

Photo de Louis NègreLouis Nègre :

La prévention des risques naturels, et notamment des inondations, est d'une actualité particulière. En novembre dernier, j'avais conclu à l'insuffisance de la prévention, dans les discours comme dans les faits. J'avais souhaité que soit identifié le rôle des acteurs dans le déclenchement des alertes et que soit abordé un sujet trop peu traité, la culture du risque. Pour ce faire, nous recevons Patrick Chassagneux, chef du département missions institutionnelles de Météo France, Hervé Vanlaer, adjoint au directeur général de la prévention des risques (DGPR) au ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, Philippe Le Moing-Surzur, sous-directeur de la planification et de la gestion des crises au ministère de l'intérieur, Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilité à la fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) et Ludovic Blay, consultant risques et crises, co-fondateur de l'association des volontaires internationaux en soutien opérationnel virtuel (Visov).

La visite de notre commission dans les Alpes-Maritimes nous a conduits à nous interroger sur la pertinence de l'alerte et son niveau : l'alerte rouge ne s'imposait-elle pas, plutôt que l'alerte orange ? De plus, une fois l'alerte déclenchée, l'organisation des secours sur place, l'articulation entre les différents services mais surtout la liaison avec les élus locaux ont laissé à désirer : moi-même alors que ma commune de Cagnes-sur-Mer était touchée, je n'ai pas été prévenu. Enfin, nous avons constaté le manque de culture du risque en France : alors que l'inondation est le premier risque naturel sur notre territoire et touche un habitant sur quatre, la population reste peu informée. Comme en 2010, certaines personnes sont décédées parce qu'elles étaient descendues dans leur garage afin de sauver leur véhicule. Il est essentiel de mettre en place une culture du risque consistant, en cas d'inondation, à rechercher les points hauts, à ne pas se réfugier dans les sous-sols, mais également à organiser des simulations grandeur nature. Je me félicite du document établi par la préfecture des Alpes-maritimes qui, pour la première fois, balaie l'ensemble du spectre en 47 actions.

Je souhaiterais que ces catastrophes soient abordées sous l'angle de la prévention. Après les inondations catastrophiques des années 1950, les Pays-Bas ont pris le taureau par les cornes et ne déplorent plus de victimes dans les inondations. Quant à nous, nous déplorons chaque année plus d'un milliard d'euros de dégâts, remboursés à moitié par les assureurs, sans compter les pertes humaines ; chaque année, un rapport en tire les conséquences pour rejoindre une étagère, et tout recommence l'année suivante... Nous sommes au XXIe siècle, dans un pays très développé : ne faudrait-il pas être plus efficace ?

M. Chassagneux, pouvez-vous, le premier, nous présenter notre système d'alerte ? Y a-t-il un phénomène d'accoutumance de la population ? En tant qu'élus locaux, nous sommes les premiers vers qui les habitants se tournent ; c'est pourquoi je vous serais reconnaissant de proposer deux ou trois mesures qu'il conviendrait de prendre dans votre domaine d'action pour faire évoluer les choses. Peut-être serait-il opportun de réduire la liste des 47 actions pour lui donner une portée plus pédagogique.

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