Intervention de Hervé Vanlaer

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 29 juin 2016 à 9h35
Alerte et prévention des risques en france — Audition conjointe de Mm. Ludovic Blay patrick chassagneux philippe le moing-surzur stéphane pénet et hervé vanlaer

Hervé Vanlaer, adjoint au directeur général de la DGPR au ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer :

Les services d'annonce des crues ont été remplacés en 2006 par des services de prévision rattachés à la DGPR et implantés dans 22 régions. Ils surveillent plusieurs milliers de kilomètres de cours d'eau. Nos prévisions intègrent les données de Météo France sur les précipitations ou le degré d'humidité des sols, ainsi que la température. Notre code couleur est le suivant : le jaune pour les débordements localisés sans grandes conséquences, sauf pour certains campings plus exposés ; l'orange pour les crues causant des dégâts ; et le rouge pour les crues exceptionnelles. Dans le dernier épisode d'inondations, seul le Loing relevait du rouge. Notre système est plus adapté à ces crues qu'à des épisodes comme les inondations des Alpes-Maritimes, où la montée des eaux a été très rapide.

En cas de changement de couleur, nous informons les préfectures qui relaient auprès des maires. Les directions départementales du territoire ont développé une fonction de référent inondation apportant un appui technique au préfet dans la gestion de crise.

La carte Vigicrues a pour objectif de donner davantage de visibilité à notre système. Nous travaillons avec Météo France, à qui nous transmettons nos niveaux d'alerte ; nous nous efforçons aussi de renforcer certaines stations et d'améliorer la prévision des inondations. Le travail de cartographie des zones à risque d'inondation, très complexe, sera achevé en 2018 ; les récents épisodes de la Seine, où les cartes ont déjà été réalisées, ont démontré leur utilité. Identifier les quartiers susceptibles d'être inondés permet de prévoir les évacuations. En revanche, l'une des limites du système est que certains cours d'eau ne faisant pas partie du réseau, ils ne sont pas surveillés.

La culture du risque, vous l'avez souligné, n'est pas assez développée en France. Certains documents comme le dossier départemental des risques majeurs (DDRM) ne sont pas élaborés partout. Ils sont également peu consultés. Ainsi, le portail Géorisques souffre d'un manque de notoriété. Nous encourageons la pose de repères de crue pour conserver la mémoire des événements. La ministre de l'environnement, Mme Royal, a engagé une action de sensibilisation auprès de 400 000 collégiens dans 700 établissements de l'arc méditerranéen. Un appel à projets doté de 20 millions d'euros a été lancé sur 122 territoires à risque important d'inondation pour des actions de sensibilisation de la population confiées à l'initiative locale. Enfin, une campagne sur les pluies intenses dans l'arc méditerranéen - les épisodes dits cévenols - a été lancée. C'est un dispositif identifiant huit comportements à adopter, mis en place sur la base d'un travail de la préfecture du Gard et consistant en des affiches, une série de spots radio et des éléments pour internet, à diffuser lorsque ces épisodes se produisent, entre début septembre et mi-décembre.

En matière de prévention, il conviendrait d'intervenir dès l'aménagement, à travers les plans de prévention du risque inondation. Il est très difficile de prédire le risque de ruissellement urbain ; de plus, l'artificialisation des sols aggrave les conséquences des inondations. Des actions responsabilisent les territoires, à travers la directive inondations identifiant 122 territoires à risque important dans lesquels une stratégie doit être élaborée. Le programme d'action et de prévention des inondations (Papi) prévoit ainsi des actions concrètes comme la mise en place ou le renforcement de digues, pas seulement sur les grands fleuves.

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