Intervention de Michel Le Scouarnec

Réunion du 30 juin 2016 à 9h30
Questions orales — Regroupement des écoles rurales

Photo de Michel Le ScouarnecMichel Le Scouarnec :

Je vous remercie de votre réponse, monsieur le secrétaire d’État. Elle ne me satisfait que partiellement. De nombreux maires et élus sont aujourd’hui insatisfaits. Je reconnais toutefois que l’attribution d’une décharge aux directeurs exerçant dans plusieurs écoles est une bonne idée.

Mais les enjeux sont importants et ne pourront être traités qu’en concertation très étroite avec les élus de chaque commune, les enseignants et les citoyens des territoires.

Je vous rappelle, monsieur le secrétaire d’État, que le réseau d’écoles rurales est une organisation pédagogique qui fonctionne. Les écoles ont déjà développé une habitude de travail en équipe, afin de lutter contre l’isolement des élèves et des enseignants, de mettre en place de nouvelles activités et de favoriser la réussite scolaire et l’épanouissement des enfants.

Il faudrait peut-être – je défends cette idée depuis longtemps – revoir la grille d’ouverture et de fermeture des classes en milieu rural. Les données n’y sont pas les mêmes que dans les villes où, la plupart du temps, les classes sont à cours unique. Une nouvelle grille serait nécessaire, dans bien des cas, pour sauver l’école rurale. La concentration de l’offre scolaire dans les pôles urbains n’est pas une bonne idée et ne saurait contribuer à un aménagement harmonieux du territoire. La fermeture des écoles dans les bourgs ruraux revient à appauvrir encore davantage des secteurs qui se sentent déjà éloignés des services publics.

L’absence de services publics, d’écoles, d’offre culturelle ou sportive, fait d’ailleurs, dans les communes rurales, le lit du Front national, comme j’ai pu le constater à l’occasion des dernières élections.

C’est une véritable alerte que lancent tous les acteurs concernés à propos de cette stratégie manifeste de regroupement et de contractualisation des écoles sur un territoire donné, dont l’un des effets est de transférer aux élus la responsabilité de gérer et d’assumer les conséquences de la carte scolaire – je pense aux déplacements, qui sont coûteux pour les communes et, surtout, source de fatigue pour les enfants.

C’est inefficace et inacceptable !

Si les regroupements signifient une économie pour l’État, ils signifient aussi, pour nos territoires ruraux, la désertification. L’école, c’est la vie au village ; c’est le savoir ! Voilà précisément ce que vous allez fragiliser, monsieur le secrétaire d’État, au risque de sa disparition !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion