Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je veux commencer mon propos par une évocation du contexte, en rappelant que notre agriculture est soumise plus que jamais à de fortes pressions, ainsi qu’à des facteurs externes d’instabilité.
En premier lieu, les épisodes sanitaires récents, auxquels le Gouvernement a su répondre efficacement, ont produit un effet particulièrement négatif. La fièvre catarrhale ovine nous a fermé la porte de plusieurs pays, aggravant les difficultés de la production bovine. La grippe aviaire a affecté l’ensemble de la filière avicole, au-delà des seules régions touchées par l’influenza. La pression sociétale pèse sur la consommation après chaque épisode médiatique négatif, comme on l’a vu après les reportages récents réalisés dans un élevage de poules pondeuses et dans quelques abattoirs qui, pourtant, ne représentent que des exceptions.
Les décisions politiques internationales ne sont pas en reste. La fermeture du marché russe, déjà évoquée, a provoqué durablement la chute des cours du porc. Pour clore l’inventaire, la fin des quotas laitiers a ouvert la porte à une longue crise de surproduction.
À ce jour, nul ne peut exactement prévoir les conséquences économiques du Brexit. Le Royaume-Uni est client de nos industries agroalimentaires et la filière légumière du nord de la Bretagne trouve des débouchés dans ce pays. Une dépréciation de la livre pourrait altérer les échanges commerciaux.
Comme on peut en juger, dans la plupart des domaines, l’instabilité caractérise désormais l’environnement économique agricole.
N’en déplaise aux détracteurs, ce gouvernement a beaucoup fait en faveur de l’agriculture, comme peuvent en témoigner notamment la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, les mesures d’urgence appliquées depuis un an, la baisse substantielle des cotisations sociales des agriculteurs, ou encore les dispositions agricoles contenues dans le projet de loi Sapin II.
Lorsque le cours du porc a atteint son plus bas niveau, l’été dernier, le ministre de l’agriculture était tenu, cela va sans dire, pour être le seul responsable. Aujourd’hui, alors que ce cours atteint son point d’équilibre, on oublie la place de l’action publique pour dire que c’est surtout grâce à la Chine si les choses vont mieux.