Intervention de François Marc

Réunion du 8 juillet 2016 à 9h30
Transparence lutte contre la corruption et modernisation de la vie économique – orientation et protection des lanceurs d'alerte — Article 34

Photo de François MarcFrançois Marc :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, j’appelle votre attention sur l’importance de cet article 34 et sur le bien-fondé de l’initiative qu’a prise la commission des finances concernant les compléments apportés aux dispositifs qui y sont prévus.

Il est question, à cet article, de tout ce qui concerne la recherche de sûreté, des fonds d’investissement alternatifs, des placements collectifs, des investisseurs du secteur financier, bref, de toutes les activités financières qui sont exercées en dehors du système bancaire.

Ces activités nous rapprochent un peu du shadow banking – certaines en font même partie –, dont on connaît aujourd'hui les risques. On sait les problèmes que peuvent poser les transformations et les changements de maturité, les effets de levier, et cela dans un contexte favorable : les taux, qui restent désespérément bas, favorisent en effet les activités financières non bancaires. La réglementation qui s’applique aux banques est relativement contraignante, d’où la tentation naturelle des acteurs financiers de chercher une rentabilité en dehors du système régulé. Il importe donc d’être très vigilant sur ces questions.

Il y a même urgence à agir. Cette semaine, monsieur le ministre, la panique sur les marchés en Grande-Bretagne a abouti au gel de 15 milliards de livres sterling de la part d’un certain nombre de fonds d’investissement.

Plus largement, lors des auditions que je mène actuellement en vue de la réalisation d’un rapport pour la commission des affaires européennes, j’ai constaté que les régulateurs et les banques exprimaient beaucoup moins inquiétudes que les acteurs de la sphère financière eux-mêmes, c'est-à-dire ceux qui sont impliqués dans ces activités parallèles.

Le montant des actifs financiers du shadow banking équivaut à ce qu’il était avant la crise financière de 2008, puisque, aujourd'hui, ces fonds représentent quelque 80 000 milliards de dollars.

Monsieur le ministre, cet article 34 donne au Gouvernement un délai de neuf ou dix mois pour intervenir par ordonnance et pour établir une régulation accrue. J’y insiste, il est urgent d’agir : il faut apporter les protections nécessaires et les sécurités utiles dans un secteur où des inquiétudes profondes s’expriment aujourd'hui.

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