Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
En février 2012, dans un courrier adressé à RESF, Réseau éducation sans frontières, François Hollande prenait l’engagement de refuser la rétention des enfants. Il rappelait les conséquences graves de l’enfermement pour les plus jeunes et la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme dans l’arrêt Popov du 19 janvier 2012.
Mardi 28 juin dernier, les cinq associations présentes dans les quarante-trois centres de rétention administrative du pays dressaient leur bilan annuel. Le constat est inquiétant : le placement en rétention concerne de plus en plus souvent des familles. Dans les centres de rétention administrative de métropole, leur nombre a plus que doublé par rapport à 2014, puisque l’on est passé de 24 familles et 45 enfants à 52 familles et 105 enfants. La situation est encore plus préoccupante outre-mer, notamment à Mayotte, où 4 378 mineurs ont été enfermés. À ces familles s’ajoutent les mineurs isolés.
La France ne refuse pas la rétention des enfants : 280 sont passés par les centres de rétention administrative en 2015, contre 170 en 2014.
Dans son rapport du 14 juin 2016, l’UNICEF relevait que 7 009 enfants non accompagnés avaient effectué la traversée d’Afrique du Nord vers l’Italie au cours des cinq premiers mois de l’année. Un certain nombre d’entre eux échoueront certainement sur le sol français.
Ma question est simple : quand le Gouvernement compte-t-il, en matière de protection des enfants, respecter ses engagements nationaux et internationaux et faire preuve de la plus élémentaire humanité ?