Monsieur le rapporteur, j’ai bien entendu vos explications. En tant qu’élue d’un département qui compte de nombreuses friches industrielles, je comprends ce que vous voulez dire. Mais, en la matière, la proximité peut également s’interpréter ainsi : lorsqu’une région subit des dégâts, elle doit, en contrepartie, bénéficier de mesures de compensation.
Or, aujourd’hui, tel n’est pas toujours le cas. Je songe notamment à certains projets menés par la Caisse des dépôts et consignations via l’achat d’actifs.
Dans ce cadre, ceux qui infligent des pertes à la biodiversité sont tenus de payer des actifs. Mais, ensuite, la Caisse des dépôts décide de l’utilisation de ces crédits, et elle les consacre à des sites privilégiés. Elle s’intéresse par exemple à la plaine de la Crau.
Des compensations de cette nature me posent problème ! En effet, il me semble indispensable d’assurer de la proximité.
Il s’agit là d’une question essentielle : si un secteur tout entier a été dégradé, il est nécessaire de restaurer l’environnement dans sa proximité immédiate, pour que les personnes et les territoires directement concernés recueillent les fruits de ces initiatives.
Nous devons, à tout le moins, être en mesure d’énoncer clairement les buts visés, pour éviter toute mauvaise interprétation de ce principe.
Il ne faudrait pas qu’avec de telles compensations on en vienne à concentrer les mesures de soutien aux mêmes endroits, pour créer de superbes régions – il est toujours plus facile d’aider les bons élèves que les mauvais –, tout en laissant s’aggraver l’enlaidissement des territoires industriels en perdition.
De véritables équilibres doivent être trouvés. Aussi, je voterai en faveur de cet amendement.