Intervention de Jacques Valade

Réunion du 11 juillet 2007 à 15h00
Libertés des universités — Discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence

Photo de Jacques ValadeJacques Valade, président de la commission des affaires culturelles :

Ce paradoxe n'a que trop duré. La sélection par l'échec est insupportable ; il est urgent de changer de système.

Une volonté politique a été affichée afin de faire bouger les lignes, toutes les lignes, au premier rang desquelles celle de l'université.

Je salue la détermination dont fait preuve le Président de la République pour faire entrer notre pays dans le XXIe siècle en plaçant l'enseignement supérieur au coeur de son engagement. La priorité reconnue à l'éducation et à la recherche a été clairement affichée pendant la campagne électorale et le Premier ministre a su traduire cet engagement en vous demandant, madame la ministre, de préparer, puis de présenter, en votre nom et au nom du Gouvernement, un projet de loi, qualifié de réforme la plus importante de la législature, relatif au renouveau de l'université.

Nombre de spécialistes, comme nombre de nos concitoyens, s'accordent à reconnaître qu'il s'agit là d'une chance historique pour nos universités et pour notre pays.

Il n'est que de constater les prises de position significatives formulées tout récemment. Je retiendrai tout particulièrement, parmi beaucoup d'autres, celle de Gilbert Béréziat, que l'on ne peut accuser de complaisance particulière à l'égard du pouvoir en place, incitant à l'autonomie universitaire et à la nouvelle gouvernance politique qu'il a toujours souhaitée pour l'université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie, dont il a été le président de nombreuses années.

Ce qui nous est proposé aujourd'hui constitue un changement de modèle, car nous avons changé d'époque, la nouvelle donne, dans l'ordre économique mondial, imposant d'adapter les mentalités et les cadres juridiques d'une université encore régie par la loi Savary de 1984.

Tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier sont, en effet, unanimes : il faut privilégier l'économie du savoir.

Le rapport Jouyet-Lévy sur l'économie de l'immatériel, publié au début de l'année 2007, prônait l'enrichissement de notre capital humain pour renforcer l'attractivité de notre pays. Les auteurs de ce rapport affirmaient l'urgence pour la France de réformer son enseignement supérieur, précisant que ce dernier devait pouvoir bénéficier de moyens financiers accrus et, dans le même temps, d'une organisation entièrement remaniée. Ils préconisaient la création, par le regroupement des établissements d'enseignement et par le renforcement de leur autonomie, de pôles d'excellence visibles au niveau national, voire mondial. Ils recommandaient, enfin, que l'organisation de la recherche publique soit rénovée dans le sens d'une concentration des moyens autour d'une dizaine de centres et d'une valorisation moderne des travaux et des résultats de la recherche française.

De la même façon, la mission commune d'information du Sénat sur les centres de décision économique, conduite par nos collègues Philippe Marini et Christian Gaudin, préconise, dans ses récentes conclusions, d'internationaliser la recherche et les universités, en prenant soin de développer des synergies autour des pôles de compétitivité.

Elle propose, en outre, au niveau des territoires, de promouvoir des écosystèmes susceptibles de s'autorenforcer en vue de faciliter les adaptations, ce qui passe, naturellement, par la réforme des universités, le renforcement des actions en faveur des chercheurs étrangers et l'amélioration de l'accueil des étudiants et des scientifiques à haut potentiel, et ce quelle que soit leur origine.

La recherche et l'université sont, en effet, étroitement liées. Il n'est pas d'enseignement supérieur de haute qualité qui ne soit nourri par une recherche de haut niveau.

Dans beaucoup de pays à fort potentiel scientifique, ce sont les meilleurs professeurs ? aux États-Unis, par exemple, les lauréats du prix Nobel ? qui enseignent dans les premières années d'université.

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