Nous devons poursuivre nos efforts et inverser enfin la pente de la dépense et de l’endettement, afin de restaurer la santé de nos finances publiques et notre crédit en Europe. S’il faut rejeter les discours les plus alarmistes qui voient dans la France un État en faillite, il serait tout aussi dangereux de sous-estimer nos difficultés.
Dans la politique budgétaire, il faut privilégier le pragmatisme – réduction des déficits et assainissement des finances en période de croissance, souplesse accrue en période de ralentissement – afin de laisser la puissance publique jouer son rôle de stabilisateur et d’amortisseur de crise.
Dans tous les cas, cela suppose une remise en ordre de notre maison. Au cours de ce quinquennat, le Gouvernement a fait de réels efforts dans ce sens, même si les marges de manœuvre restent très limitées. Ne relâchons pas la pression la dernière année !
Par rapport notamment à nos voisins du Sud, l’économie française possède quelques fondamentaux solides qui permettent de la maintenir à flot, malgré toutes les difficultés : un bon taux d’épargne et un faible endettement privé, une administration fiscale qui recouvre efficacement l’impôt et qui le fait même mieux qu’auparavant grâce à la lutte menée par le Gouvernement contre la fraude et l’évasion fiscales. Toutefois, la pression budgétaire a aussi des effets négatifs : la poursuite de la baisse des dotations aux collectivités s’est traduite par une baisse de l’investissement public dommageable pour l’économie.
Pour conclure, je dirai que, si les objectifs annoncés en loi de programmation et en loi de finances initiale étaient relativement modestes, ils n’en étaient que plus réalistes et ils ont donc été atteints pour l’exercice 2015. Le projet de loi de règlement et d’approbation des comptes retrace précisément cette exécution dans ses dix articles.
Une simple question technique pour finir : l’ajout d’un article 11 au présent projet de loi créant un document de politique transversale consacré au développement international paraît une initiative intéressante. Mais à vouloir davantage informer, ne risque-t-on pas de faire perdre au texte sa rigueur comptable ?
Ces remarques faites, et comme en première lecture, mes collègues du RDSE et moi-même approuverons, dans notre grande majorité, le projet de loi de règlement.