Intervention de Pierre-Yves Collombat

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 13 juillet 2016 à 9h05
Suivi de l'état d'urgence — Communication

Photo de Pierre-Yves CollombatPierre-Yves Collombat :

Il est impossible de mesurer la dangerosité, sexuelle ou autre, d'un individu. Pour ma part, je me suis rendu avec Jean-René Lecerf au Canada, où nous avons pu constater combien le traitement psychiatrique de la dangerosité était effrayant. On se focalise sur l'ordre public, alors que la question est beaucoup plus large. Comment mieux faire fonctionner nos services de renseignement ? Comment améliorer notre modus operandi ? Quid de notre réseau de soins psychiatriques en déshérence, des aspects sociaux ? Il faudrait aborder la question de manière plus globale, peut-être à travers des pools d'intervenants de formation variée. Au lieu de cela, on va au plus simple en durcissant les lois - nous en reparlerons lors de la présentation du rapport sur la biométrie. La liberté fait partie de notre devise. Entre deux risques, il faut choisir celui qui ne la réduit pas.

Auparavant, la menace venait de l'extérieur, sous la forme de coups montés par des États étrangers pour infléchir notre politique extérieure. Mais ces terroristes sont nés chez nous. Pourquoi ? Comment cela a-t-il été possible ? Il conviendrait de prendre des précautions bien avant que le problème de l'ordre public se pose.

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