Intervention de Jacques Cornano

Réunion du 19 juillet 2016 à 9h30
Questions orales — Renforcement de la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Photo de Jacques CornanoJacques Cornano :

En Guyane, à 7 000 kilomètres de l’Hexagone, les forces armées garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale dans la lutte contre l’orpaillage illégal.

Rappelons l’ampleur du phénomène : en Guyane, sur un territoire grand comme l’Autriche, plus de 10 000 garimpeiros venant du Brésil ou du Surinam extraient, chaque année, environ neuf tonnes d’or.

Déforestation, destruction des biotopes, pollution des cours d’eau, accumulation du mercure, mais aussi violences et trafics en tout genre : les conséquences sur l’environnement et la population sont désastreuses.

C’est pourquoi les forces de gendarmerie et les forces armées en Guyane mènent depuis 2008, avec la mission Harpie, une lutte acharnée contre l’orpaillage illégal.

Il y a quelques mois, le Gouvernement a remis au Parlement un rapport sur les conditions d’emploi des armées. Le bilan de l’opération Harpie et les derniers chiffres sont encourageants, puisque le nombre de sites d’orpaillage illégaux est en recul de 67 % sur l’ensemble de la Guyane par apport à 2014. Cela témoigne des efforts colossaux déployés sur le terrain par nos forces armées. Néanmoins, il faut admettre que nous peinons encore à limiter l’orpaillage de manière significative : certains sites sont réinvestis après destruction, des modes opératoires plus mobiles se développent et les orpailleurs clandestins sont souvent des mineurs.

Dans un tel contexte, la mission Harpie mobilise d’importants moyens humains. En raison du déclenchement de l’opération Sentinelle, le souhait de renforts supplémentaires exprimé par les forces armées en Guyane n’a pu être exaucé.

Renforcer les mesures judiciaires ou développer la traçabilité de l’or sont des pistes souvent évoquées pour lutter contre l’orpaillage illégal, mais s’il en est une essentielle, c’est l’amélioration de la coopération avec les forces brésiliennes et surinamiennes.

Nous le savons, les difficultés politiques que connaît le Surinam ne nous ont pas encore permis de travailler à cette coopération comme nous le souhaitons. Toutefois, au regard des besoins exprimés par nos forces armées sur le terrain, n’est-il pas temps d’accélérer le processus ? Monsieur le secrétaire d'État, pouvez-vous me préciser quelles sont les perspectives de coopération avec le Surinam à moyen terme ?

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