Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l’intérieur, monsieur le président de la commission des lois, mes chers collègues, l’attentat qui a été perpétré à Nice le 14 juillet dernier a changé la perception que nos concitoyens ont du terrorisme.
Les raisons en sont multiples : l’accumulation des attentats, la présence de nombreux enfants parmi les victimes, enfin la date même du 14 juillet. Tout cela explique le fort ressenti de nos concitoyens, que nous avons tous pu constater dans nos villes et nos villages, au-delà de Nice même, lors des minutes de silence observées à la mémoire des victimes. Un véritable déclic a eu lieu : cette prise de conscience les pousse à nous interroger. De ce point de vue, il nous faut être conscients que nos concitoyens amalgament tous leurs élus en un même bloc.
Nous devons aux Français, en premier lieu, la responsabilité. Nous sommes élus, nous avons sollicité les mandats que nous exerçons ; nous devons par conséquent en accepter toute la responsabilité, même si les modalités de celle-ci ne sont pas les mêmes selon que l’on est Premier ministre, parlementaire ou maire. Quoi qu’il en soit, aux yeux de nos concitoyens, nous avons été choisis pour diriger le pays et nous sommes responsables ensemble. Ne fuyons pas cette responsabilité !
Notre second devoir correspond aussi, me semble-t-il, à une exigence forte de nos concitoyens : il s’agit de répondre au risque de délitement de notre pays, qui me préoccupe aujourd’hui. Quand nous nous trouvons au milieu de nos concitoyens et qu’ils nous secouent quelque peu, nous devons l’accepter ; en revanche, ce qui me fait le plus peur et me cause le plus de peine, c’est bien ce risque de délitement national.
Aussi, ce dont nous sommes comptables, ce n’est pas tant de l’union entre nous que de la profonde unité de la patrie !