Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l’intérieur, mes chers collègues, l’extrémisme n’est pas le monopole des salafistes. Nous disons oui à la fermeté et non aux discours de haine qui sont incompatibles avec la République.
La Nation pleure les morts de Nice. Au-delà de la compassion, à la souffrance des victimes et de leurs familles répondent l’indignation et la révolte des Français. Lorsque le sang des innocents coule, et celui des enfants en premier, les mots ne sauraient suffire à consoler, à réparer, à apaiser.
Nos concitoyens veulent des actes. Ils attendent de ceux auxquels ils ont confié leur destin, même par défaut, et qu’ils appartiennent au pouvoir exécutif ou au pouvoir législatif, qu’ils soient à la hauteur de la situation. Le régime et ses institutions ne facilitent pas les choses.
Rappelons que, au cours du XXe siècle, par deux fois, lorsque la France vacillait, deux hommes se sont levés et ont concentré autour de leur personne la grandeur de la Nation. Monsieur le président du Sénat, c’est en pleine conscience que, ici même, hier, vous avez rappelé des paroles prononcées au mois de mars 1918. Face à l’indicible, le devoir des dirigeants est de restaurer la confiance par une volonté sans faille.
L’objectif de Daech est clair : semer la terreur, fracturer notre société, opposer les communautés et les sensibilités, susciter des discours de haine et d’extrémisme. Le moment est d’autant plus propice à de telles entreprises que nous nous rapprochons de l’échéance présidentielle, celle dont, malheureusement, tout découle.
De fait, les tirs et un camion tueur ont pour finalité de faire exploser l’unité nationale. Le devoir de responsabilité s’impose à tous, y compris aux médias, dont certains, en particulier la chaîne publique, ne se sont pas illustrés.