Monsieur le président, je voudrais très sincèrement saluer le ton de ce débat, le grand esprit de responsabilité, l’absence de posture – comme je le disais dans mon propos introductif, cela ne m’étonne pas de la part du Sénat –, l’intervention du rapporteur, Michel Mercier, enfin les propositions constructives qui ont été formulées.
Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger sur la loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale, ou encore sur la proposition de loi tendant à renforcer l’efficacité de la lutte antiterroriste que M. Mercier défendait avec Philippe Bas.
Nombre de propositions vont être encore discutées et, bien sûr, le Gouvernement souhaite qu’un accord soit trouvé, ce soir, en commission mixte paritaire. Il y contribuera pleinement, à sa place. Cela me paraît important, pour que l’état d’urgence renforcé soit considéré comme un acte permettant l’efficacité dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi la création des conditions de l’union.
Cher Michel Mercier, comme votre collègue Vincent Capo-Canellas l’indiquait d'ailleurs à l’instant, oui, il ne s’agit pas uniquement de créer l’union entre les forces politiques. Il s’agit vraiment de garantir les conditions de l’unité des Français, comme chacun d’entre vous l’a fait, en s’engageant avec force. Ce fut le cas aussi, d'ailleurs, du président Jacques Mézard, qui s’est interrogé sur l’équilibre devant être recherché en permanence entre l’efficacité et l’État de droit.
Je veux saluer l’intervention du président Didier Guillaume, qui soutient le Gouvernement, bien évidemment, mais avec la même exigence républicaine et en rappelant, comme d’autres l’ont fait, l’impératif de laïcité, ainsi que les propos du président Jean Desessard. Au-delà des positions différentes au sein de son groupe, il est important que chacun puisse se retrouver dans ses propos.
Madame la présidente Éliane Assassi, je ne doute pas un instant de vos convictions, que vous avez défendues avec force, cohérence et continuité. Je regrette, bien sûr, que vous ne votiez pas la prorogation de l’état d’urgence, mais ce n’est pas une surprise. Je crois très sincèrement qu’il ne faut pas opposer les mesures indispensables, dites « sécuritaires » ou « judiciaires », qui doivent conforter notre arsenal législatif, et la mobilisation de la société – nous l’avons toujours dit –, ainsi, bien sûr, que l’action militaire et diplomatique au Proche-Orient et au Moyen-Orient.
Je pense en revanche que, par leur nature même, le djihadisme et l’État islamique ne peuvent être comparés à d’autres mouvements que nous avons connus par le passé – je le dis, parce que vous avez évoqué le conflit israélo-palestinien. Il n’y a pas d’espace pour une négociation avec Daech. Autant nous devons intégrer la question de la paix et du développement au Proche et au Moyen-Orient, ou encore celle du conflit entre sunnites et chiites, qui déstabilise la région, autant il ne peut y avoir de discussion avec l’État islamique. Le seul objectif, c’est la destruction de cette organisation.
Je voudrais répondre au sénateur David Rachline, même s’il n’est plus présent dans l’hémicycle, …