Enfin, madame Estrosi Sassone, comme tous les sénateurs présents, j’ai été touché par votre émotion et votre sincérité, partagées, Didier Guillaume l’a rappelé, par les autres parlementaires du département des Alpes-Maritimes, avec lesquels j’échangeais tout à l’heure à l’Assemblée nationale, sans oublier Marc Daunis. Vous êtes profondément niçoise, c’est palpable. Au-delà des différences d’appréciation sur la situation – elles sont normales, mais vous les avez formulées avec hauteur de vues et conviction –, vous avez exprimé la voix d’une ville profondément touchée, martyrisée, comme Paris il y a quelques mois.
Nice est une très belle ville, métissée aussi, on l’oublie trop souvent, avec des populations construites par l’immigration – vous êtes vous-même issue de l’immigration italienne –, et ouverte sur la Méditerranée. Nous devons construire ce pont avec le Maghreb et l’Afrique, parce que c’est notre avenir qui est en jeu. Quel symbole, un 14 juillet, sur la Promenade des Anglais, qui est sans doute l’un des sites de France les plus connus au monde !
Vous vous êtes exprimée avec beaucoup d’émotion et de dignité. Cette émotion, c'est-à-dire le cœur, nous devons la garder toujours. Nous ne pourrons jamais nous habituer à de tels actes, parce que nous sommes des citoyens et des êtres humains. Nous vivons dans une démocratie. Nous devons combattre le terrorisme, même si nous devons la vérité aux Français.
La dignité est indispensable dans ces moments-là, en refusant les querelles politiciennes, en étant à la hauteur des citoyens que l’on représente à l’Assemblée nationale, au Sénat ou en tant qu’élu d’une ville. Nous devons, évidemment, la porter avec humilité lorsque l’on gouverne. Le message que vous avez fait passer, nous le partageons tous !