Intervention de Marie-Noëlle Lienemann

Réunion du 20 juillet 2016 à 17h00
Prorogation de l'état d'urgence — Vote sur l'ensemble

Photo de Marie-Noëlle LienemannMarie-Noëlle Lienemann :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, je m’abstiendrai sur la prolongation de l’état d’urgence, et ce d’autant que la droite a rajouté toute une série de dispositions qui constituent encore de nouvelles mesures pénales. Ce n’est pas une bonne stratégie que de ressortir après chaque événement une boîte de toutes les mesures maintes fois débattues et rejetées, en essayant de nous faire croire qu’elles constitueront la solution à nos problèmes.

Je reste convaincue que le dispositif de droit issu des travaux approfondis du Parlement depuis maintenant plusieurs années – nous nous y sommes employés encore récemment – est suffisant pour nous armer face à la menace terroriste.

Ce qui est déterminant aujourd'hui, c’est de mettre les moyens. Ces moyens ont été dégagés notamment après les engagements du Président de la République devant le Congrès de Versailles. Il convient maintenant de les rendre lisibles, concrets, opérationnels sur le terrain. Chacun doit prendre aussi ses responsabilités pour l’avenir.

J’entends ici et là beaucoup de déclarations sur la suppression de postes dans la fonction publique. On y va même à tour de bras ! Or nous allons devoir créer des postes de policiers, dans la justice, en matière de soins et de prévention. Aussi, j’appelle à la cohérence !

J’entends sur toutes les travées de cette assemblée chacun s’exprimer en faveur de la cohésion nationale. Permettez-moi néanmoins de rappeler que les mots ont un sens idéologique. Parler de réarmement moral n’est pas une expression neutre. Nous n’avons pas besoin d’un réarmement moral : nous avons besoin d’un renforcement, d’un réarmement républicain !

Après ces tristes événements, nous avons assisté à un certain nombre de dérapages qui, sur le plan idéologique, « percutent » notre République. Certes, ils n’ont pour l’instant pas fait de morts, mais qu’en sera-t-il demain ?

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