Notre commission a organisé des tables-rondes sur la démographie médicale. Le problème du numerus clausus est mis en avant. Mis en place en 1971, si en 45 ans il avait pu résoudre les problèmes de démographie médicale, on le saurait.... Il l'a fait, mais négativement ! En 1993, seuls 3 500 étudiants de médecine étaient autorisés, après une forte réduction. En 2003, il a fallu la canicule pour voir que la démographie médicale était en grand danger et augmenter les chiffres. De grâce, ne touchons plus au numerus clausus. Laissons-le entre 7 500 et 8 000 médecins. Les ajustements à la marge ne changeront rien à la situation dans 10 ans.
Les maisons de santé partent d'une démarche intéressante, et nous ne vous mettrons pas sur le dos 30 ans d'erreurs sur la démographie médicale et sur les moyens dévolus à la santé dans les territoires. Mais attention à la capacité que nous aurons, dans dix ou quinze ans, à donner une longévité et une âme durable à ces maisons de santé. Il y a quinze jours, j'étais en réunion dans le Pas-de-Calais avec les élus locaux et les parlementaires sur une maison de santé en grand danger, car quatre médecins l'avaient montée et mise en place avec la réglementation draconienne et des aides attribuées par la région. Désormais, si le départ en retraite d'un médecin n'est pas remplacé, les charges des autres sont démultipliées et les médecins restants souhaitent alors reprendre leur autonomie. La longévité des maisons de santé nécessite des moyens pour l'avenir.
Oui, il faudra passer à la vitesse supérieure sur la démographie médicale, quels que soient les gouvernements futurs. Un mélange de mesures coercitives et préventives nous aidera à réguler les questions des points de santé sur les territoires. Il ne faudra pas réguler le nombre de médecins sur certains territoires, mais peut-être interdire l'installation dans des territoires déjà surpeuplés de médecins. Il faudra le dire et le faire, et je le dis en tant que professionnel de santé, même si cela fait tousser certains de mes collègues.
Comme je l'ai dit à votre cabinet, en tant que président de l'Association nationale des élus du littoral (Anel), j'aimerais que les élus du littoral soient entendus comme ceux de la montagne. Ils sont présents sur tous les bancs. Si vous avez trouvé un consensus avec les élus de la montagne pour refaire une loi montagne, travaillons de concert sur l'adaptation de certaines mesures prises en 1986 qui ne sont plus adaptées à la vie moderne. Lorsqu'il a adopté la loi littoral, le législateur ne souhaitait pas interdire la construction de stations d'épuration, le développement ou la démographie sur le littoral. J'entends déjà les sirènes de certaines associations refusant de toucher à la loi littoral, mais cela bloque le développement de certains territoires.