Merci, monsieur le ministre, d'avoir accepté immédiatement le principe d'une audition rapide devant notre commission sur les questions soulevées par votre décision de répartir les migrants de Calais sur le territoire national. Nous pourrons ainsi mieux comprendre votre politique en la matière et exercer en connaissance de cause nos prérogatives de contrôle de l'action du Gouvernement. Ce sera aussi l'occasion d'apporter un éclairage sur un débat public où la rationalité cède trop souvent le pas aux passions - et tel est bien le rôle du Sénat. Face à cette question difficile, l'humilité s'impose. Il s'agit d'un abcès de fixation, qui n'a cessé de s'aggraver au cours des années, et dont la résorption n'est pas simple, à l'évidence.
Selon quels critères choisirez-vous les villes d'accueil ? Les représentants des collectivités territoriales que nous sommes sont évidemment sensibles à la concertation avec les élus locaux, qui est aussi la condition principale de l'efficacité de votre plan. Quelles garanties apportez-vous que des charges nouvelles ne pèseront pas sur les communes ? Comment seront pris en charge les frais d'hébergement, d'éducation, de sécurité ? Nous n'ignorons pas l'importance des actes délictueux ou criminels actuellement commis dans le Calaisis. Quelles mesures avez-vous prises pour assurer un retour rapide - ou un départ pour la destination de leur choix - des migrants n'ayant pas demandé, ou pas obtenu, le statut de réfugié ? C'est la question principale. Ces migrants souhaitant se rendre en Grande-Bretagne, combien de temps accepteront-ils de rester dans les centres d'hébergement de nos régions ? Où en sont les discussions avec la Grande-Bretagne sur ce dossier ?