Intervention de Patrick Kanner

Réunion du 4 octobre 2016 à 21h30
Égalité et citoyenneté — Article 12 nonies

Patrick Kanner, ministre :

Par définition, vouloir imposer un service civique obligatoire signifierait que nous avons les moyens, notamment en hébergement, d’accueillir ces jeunes, ce qui n’est plus le cas. L’armée est dans l’incapacité aujourd’hui de nous fournir les locaux pour accueillir tous ces jeunes.

Vous savez aussi que le ministère de la défense n’a pas besoin, permettez-moi l’expression, de jeunes actuellement. En 1997, année de suspension du service militaire obligatoire, de la conscription, entre 230 000 et 240 000 jeunes au maximum assumaient cette obligation, beaucoup de jeunes conscrits potentiels passant au travers des mailles du filet. Je n’ai pas envie d’avoir un service civique universel et obligatoire qui aboutirait à ce type de résultat, ce qui ne serait bon pour personne.

Le Président de la République et le Gouvernement souhaitent que nous gardions le service civique sur la base de l’engagement volontaire du jeune sur des missions utiles et nombreuses, à condition que nous puissions assurer un suivi réel sur au moins six mois. L’idée d’un service civique obligatoire universel pourrait aussi conduire à raccourcir la durée du service civique à quelques mois, ce qui serait totalement contradictoire avec l’objectif initial de la loi de 2010.

Vous l’aurez compris, monsieur le sénateur, je suis au regret de vous dire que je ne vois pas l’intérêt d’une expérimentation en la matière. J’émets donc un avis défavorable, ce qui n’est pas pour vous une surprise.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion