Madame la secrétaire d’État, voilà des mois que nous rencontrons des difficultés avec les services postaux du département de l’Oise : des retards de courriers récurrents et importants touchent au minimum une trentaine de communes du bassin creillois, et je suis très régulièrement interpellé par des maires, des associations, des entreprises même et des habitants, qui témoignent de ces dysfonctionnements. À Saint-Maximin, par exemple, des habitants ont reçu leur déclaration d’impôt après la date limite de renvoi de celle-ci. De même, dans ma commune, l’acheminement du courrier est fluctuant.
J’ai alerté à ce sujet M. Wahl, le président-directeur général de La Poste, au début de juillet. Mon courrier est resté sans réponse – à moins que la lettre de réponse ne se soit perdue… –, et les dysfonctionnements ont atteint leur apogée au mois d’août. Songez que, pendant un mois, nous n’avons reçu quasiment aucun courrier en mairie, malgré des rappels, avant de recevoir, les 30 et 31 août, plus de 300 courriers d’un coup, avec, pour certains, jusqu’à 21 jours de retard !
La direction régionale de La Poste tente de faire porter la charge des problèmes aux agents, mais nous savons que ce sont les réorganisations successives qui sont en cause. Avec celui de Saint-Maximin, le conseil municipal de ma ville a adopté des vœux demandant l’arrêt de ces réorganisations. J’ai même demandé à Mme la procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Senlis de poursuivre La Poste pour manquement aux obligations de service public et rétention de courriers.
En décembre dernier, j’ai interpellé l’ancien ministre de l’économie sous forme de question écrite. Il m’a répondu que tout allait bien, qu’il n’y avait aucun problème et que les réorganisations étaient maîtrisées… En réalité, la situation s’est aggravée cinq mois plus tard !
Nous allons plus que jamais vers une rupture d’égalité dans l’accès au service public sur le territoire national au profit du développement de services marchands. L’objectif de rentabilité de La Poste est en passe de supplanter ses missions de service public, ainsi que ses usagers, devenus des clients.
Aussi, je vous demande, madame la secrétaire d’État, quelles mesures sérieuses vous comptez prendre pour contraindre La Poste à respecter sa mission de service public dans l’Oise, en particulier dans le bassin creillois, mais aussi bien au-delà.