J’écoute avec beaucoup d’intérêt ce débat, et je regrette que l’on n’aborde la question du logement social qu’à travers un taux. Certes, il en faut un – c’est la raison pour laquelle j’ai toujours défendu la loi SRU initiale et me suis opposé, avec un certain nombre de collègues de mon groupe, à toutes tentatives pour supprimer les obligations prévues par ce texte –, mais, le logement social, ce n’est pas que de la quantité, c’est aussi de la qualité. Il faut construire, mais il faut également détruire les logements inadaptés si nous voulons atteindre les objectifs de « mixité sociale » et d’« égalité des chances dans l’habitat » fixés au travers de ce texte.
Par exemple, que faut-il faire pour favoriser la mixité ? Tout simplement développer l’achat en état futur d’achèvement. Pour avoir présidé pendant très longtemps le deuxième grand opérateur public de France, je puis vous garantir, madame la ministre que, in fine, on ne construisait presque plus tant les normes étaient difficiles à respecter. Il nous paraissait bien plus efficace d’acheter une barre dans un immeuble en construction. Nous parvenions à la mixité, nous allions vite et nous permettions à tous les promoteurs spécialistes des multiples lois de défiscalisation de vendre les logements qu’ils n’arrivaient pas à écouler.
Ayons une vue un peu plus globale de la politique du logement social. Un taux, oui, mais ne nous arc-boutons pas dessus ! Cela nous contraindrait à conserver de nombreux logements qui ne sont plus attractifs et dont la réhabilitation nécessiterait beaucoup de travaux. S’enfermer dans un taux, c’est empêcher tout vrai mouvement. Ne faisons pas peser trop d’obligations en termes de quantité, parlons aussi de la qualité !