Monsieur le secrétaire d’État, la succession de crises qu’a connue l’Europe a considérablement fragilisé la confiance des citoyens de l’Union dans le projet européen. Parmi eux, la jeunesse, celle-là même pour qui les pères fondateurs ont pensé l’Europe, est gagnée par l’euroscepticisme, pour ne pas parler d’europhobie.
Or la question de la jeunesse est, pour nous, au cœur de la relance de l’Europe et c’est bien cette ambition pour la jeunesse qui sera le meilleur signal pour faire adhérer de nouveau les citoyens à l’Europe.
Pour ce faire, nous devons saisir l’occasion de la révision du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne et mobiliser le maximum de moyens en direction de la jeunesse, cette jeunesse qui, il faut le reconnaître, a particulièrement souffert de la crise et qui a connu une escalade du chômage sans précédent entre 2007 et 2013.
Et c’est bien parce que la jeunesse a été au centre de nos préoccupations et de celles du gouvernement français que, dès 2012, nous nous sommes battus pour la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse.
Depuis 2013, cette garantie est une réalité ; elle a déjà profité à plus de 14 millions de jeunes, dont 9 millions ont pu bénéficier d’une offre d’emploi, de stage ou d’alternance à l’issue du dispositif. La Cour des comptes a d’ailleurs salué sa mise en œuvre efficace à l’échelon national, avec un taux de sortie vers l’emploi de près de 50 %.
D’une efficacité avérée, il nous faut pourtant nous battre aujourd’hui pour obtenir les financements nécessaires à la poursuite de ce programme. Là où 21 milliards d’euros par an seraient nécessaires, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail, la Commission, elle, ne propose qu’un budget de 2 milliards d’euros pour la période de 2017 à 2020. Ce n’est pas assez !
Les chiffres demeurent, en effet, alarmants. En mars 2016, presque 5 millions de jeunes de moins de vingt-cinq ans étaient au chômage dans l’Union européenne, dont presque 3 millions dans la zone euro.
Plus que jamais, la France doit continuer de peser sur les négociations en cours pour maintenir, mais surtout pour amplifier les financements de ce programme.
Monsieur le secrétaire d'État, alors que se sont engagées les négociations autour de la révision du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, quels sont les moyens que vous entendez mettre en œuvre afin de défendre et de pérenniser les efforts dirigés vers la jeunesse ?