Dans nos expressions, je pense qu'il y a un malentendu sur certains concepts. Nombre d'entre nous sommes des élus de la ruralité. Vous avez parlé de plusieurs tendances, que nous rencontrons dans nos territoires : la peur de l'autre, la peur du lendemain, et l'entre soi. Je comprends de vos propos que la métropolisation est une méthode, afin d'organiser intelligemment la conurbation, et d'en faire une force, par le lien économique, social et culturel, et non un magma épouvantable pour la population.
Les gens ont peur dans les territoires ruraux, face à la fermeture des écoles, la disparition des médecins, l'absence d'accès à la culture, et le recul démographique, avec le risque de ne voir subsister que les personnes pauvres ou âgées, qui ne peuvent pas partir vers la ville. Nous ne faisons pas de reproche à la métropole de Paris, mais à travers cette situation, nous avons un réflexe d'inquiétude : « Et nous ? ».
Par ailleurs, personne n'a prononcé le mot « solidarité ». À quel moment s'exprime véritablement la solidarité entre territoires dans notre pays ? Tout le monde est d'accord pour conforter Paris dans sa position de ville la plus puissante de France, mais quelle est notre part dans cette dynamique ? Il faut pouvoir dire et garantir aux Français que lorsque la métropole de Paris prospère, pour nous aussi cela va mieux. Le Louvre-Lens et le MUCEM sont de très belles réalisations, mais c'est encore trop peu pour la population.