Intervention de Agnès Buzyn

Commission des affaires sociales — Réunion du 26 octobre 2016 à 10h00
Audition de Mme Agnès Buzyn présidente de la haute autorité de santé has

Agnès Buzyn, présidente de la Haute Autorité de santé (HAS) :

Je regrette de ne pouvoir commenter ce texte : nous ne l'avons pas écrit, nous ne sommes pas le Ceps... Il me paraît dès lors très difficile de formuler un avis sur la rédaction qui vous est soumise.

S'agissant des médicaments anti-Alzheimer, vous le savez, la décision dont on entend beaucoup parler aujourd'hui est un fait une réévaluation. Or, déjà lors de l'évaluation précédente, les votes de la commission de la transparence avaient été très serrés quant à l'efficacité de ces produits. Cependant, face à un besoin médical et une attente des patients très forts, et dans l'attente de résultats complémentaires, ils avaient passé la barre de l'admission au remboursement. La réévaluation que nous avons récemment conduite nous a permis de constater que pratiquement aucune donnée nouvelle n'avait été produite sur la question de leur efficacité, tandis que plusieurs éléments tendaient à conclure à une moindre qualité de vie lors de leur utilisation, en raison d'effets secondaires assez fréquents et non négligeables. C'est pourquoi la commission de la transparence a indiqué que l'efficacité de ces traitements est au mieux modeste, et pour quelques patients seulement, et insuffisante pour la grande majorité des malades.

Entre la première évaluation et cette réévaluation, un certain nombre de recommandations de prise en charge ont cependant été publiées, qui prônent notamment la mise en place d'un accompagnement non médicamenteux et de thérapeutiques alternatives. La HAS considère en effet que la prise en charge des patients atteints d'Alzheimer doit être globale.

Nous sommes évidemment sensibles à l'argument selon lequel, dès lors qu'ils ne pourront plus se faire prescrire de traitement remboursé, les patients ne se rendront plus chez le médecin et ne seront donc plus suivis. C'est pourquoi nous jugeons indispensable de renforcer l'accompagnement de ces malades, en s'appuyant sur des guides pour le parcours de soins que nous sommes en train de mettre à jour. Surtout, nous espérons que de nouveaux médicaments à l'efficacité plus avérée seront très prochainement soumis à l'évaluation de la commission de la transparence.

Sur une autre des questions qui m'ont été adressées, la fixation d'un nouveau critère pour l'évaluation des médicaments ne relève pas de la compétence de la HAS. Nous ne pouvons que simplifier et rendre plus lisibles les critères existants à droit constant, et c'est ce que nous nous efforçons de faire aujourd'hui.

S'agissant de l'article du Monde auquel vous faites référence, monsieur Daudigny, je n'en ai lu que le titre. Je peux cependant vous indiquer que tous ces chiffres, et notamment les données d'incidence calculées par tranche d'âge, ont déjà été publiés à la fois par l'InVS et l'Inca en février 2016. C'est pourquoi j'ai été quelque peu surprise de constater que les « Décodeurs » se livraient à un complet doublon d'un travail déjà effectué par deux agences de l'État, et publié sous la forme d'un rapport de synthèse -qui comporte notamment, pour chaque pathologie, un essai d'explication sur les causes possibles.

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