Ma question s’adressait à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
Voilà quelques semaines, la commission d’enquête du Sénat sur les chiffres du chômage en France et dans les pays de l’Union européenne, ainsi que sur l’impact des réformes mises en place par ces pays pour faire baisser le chômage, dont j’étais le rapporteur, a rendu ses conclusions. Elle a notamment préconisé de ne plus se focaliser tous les mois uniquement sur les chiffres de la catégorie A. Manifestement, elle n’a pas été entendue.
Il y a deux jours, lorsque les chiffres du mois de septembre ont été publiés, le Gouvernement a claironné que le nombre de chômeurs inscrits dans la catégorie A avait diminué de 66 000. Or, si l’on examine ces chiffres dans le détail, on s’aperçoit que, le même mois, 73 500 demandeurs d’emploi ont trouvé un stage !
Si l’on étudie les chiffres sur une plus longue période, de septembre 2015 à septembre 2016, on constate que le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et C a progressé de 1 %. Le nombre d’inscrits en catégorie D, qui comprend notamment les demandeurs d’emploi en formation, a augmenté de 16 %. Quant au nombre de chômeurs inscrits en catégorie E, qui inclut les bénéficiaires d’un contrat aidé, il est en hausse de 6 %.
Vous voyez, mes chers collègues, que se dessine là une réalité qui n’est pas tout à fait celle que le Gouvernement est en train de nous dépeindre !
Monsieur Le Guen, Mme El Khomri a-t-elle lu le rapport de la commission d’enquête du Sénat et, dans l’affirmative, que va-t-elle en retenir pour redonner de la crédibilité à la parole publique sur un sujet aussi important ?