Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 27 octobre 2016 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Démantèlement de la lande de calais

Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur :

Madame la sénatrice, Emmanuelle Cosse et moi-même, sous l’autorité du Président de la République et du Premier ministre, avons voulu avant tout réaliser une opération humanitaire, conforme aux valeurs de notre pays.

Il y avait, à Calais, plus de 6 000 personnes qui, pour 80 à 85 % d’entre elles, relèvent du droit d’asile en France et ont vocation à obtenir le statut de réfugié.

Pouvions-nous, compte tenu de l’histoire de notre pays, qui, depuis 1790, porte dans ses principes fondamentaux le droit d’asile, qui est consubstantiel à notre culture, à nos valeurs, laisser dans le froid et la boue ces familles qui ont fui les persécutions en Irak, en Syrie, en Érythrée ou au Darfour ? Non, bien entendu, nous ne le pouvions pas !

Emmanuelle Cosse et moi-même, avec nos deux administrations, avons créé les conditions de l’accueil dans des centres d’accueil et d’orientation de ces personnes qui ont vocation à obtenir le statut de réfugié en France. Ce ne sont pas, contrairement à ce que j’ai entendu au cours des dernières heures, des personnes en situation irrégulière ayant vocation à être régularisées sans relever du droit d’asile. Dire cela, c’est un mensonge et cela ne correspond pas à la réalité de ce que nous faisons.

Il y a, bien entendu, la situation des mineurs isolés. Le centre d’accueil et d’orientation accueille environ 1 200 à 1 300 mineurs isolés, qui étaient dans le froid et la boue, et sont aujourd'hui à l’abri.

Nous poursuivons les discussions avec les Britanniques. J’ai encore eu un contact avec mon homologue britannique tout à l’heure. J’en aurai un autre ce soir avec les préfets de manière à créer les conditions d’une mise en protection rapide de ces mineurs et de l’accès à la Grande-Bretagne pour ceux qui y ont de la famille.

Enfin, bien entendu, après le démantèlement, un dispositif doit être maintenu à Calais. Je maintiendrai des forces de l’ordre pour effectuer des contrôles en profondeur, démanteler les squats, permettre l’orientation des migrants vers des centres d’accueil et d’orientation, reconduire à la frontière ceux qui relèvent de l’immigration irrégulière, …

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