Je ne nie pas les efforts que vous faites, monsieur le ministre, et loin de moi l'idée de vous faire un procès d'intention. Reste que, quand on parcourt nos campagnes, comme vous le faites, on voit bien que les problèmes demeurent. De fait, la conjoncture est difficile, et les difficultés climatiques de cette année n'ont évidemment rien arrangé.
Je voudrais savoir où l'on en est sur les produits phytosanitaires, car une certaine cacophonie règne sur le sujet.
En ce qui concerne les zones défavorisées, 149 communes de mon département en sont exclues par le redécoupage, et 17 seulement y sont intégrées : au total, le Jura perdrait donc 132 communes avec les nouveaux critères ! La prime à l'herbe ayant été conjuguée à l'ICHN, la perte sera très forte pour les exploitations concernées - entre 5 000 et 20 000 euros par exploitation, selon les organisations agricoles. Sans compter qu'une bonification est prévue pour l'installation des jeunes agriculteurs en zone défavorisée. Peut-être ne pourra-t-on rien faire, parce que c'est Bruxelles ; mais le mécontentement risque de grossir encore dans nos campagnes ! Je crois que nous pouvons rattraper 10 % des possibilités, mais les communes concernées sont des dizaines, voire des centaines, dans nombre de départements.
Il y a aussi le problème du commerce extérieur. Pour ce qui est du lait, une petite reprise se manifeste, mais la conjoncture reste très difficile. S'agissant de l'élevage, des veaux sont aujourd'hui vendus à 40, voire 30 euros ! Au moment où nous vendons des bêtes de réforme, nous souffrons particulièrement de la mauvaise conjoncture. Ne peut-on pas mieux faire au niveau de l'exportation de bétail ? Dès que les courants d'exportation repartent, la conjoncture s'améliore, sans qu'il en coûte beaucoup au ministère de l'agriculture.
Mon propos n'est pas destiné à vous attaquer, monsieur le ministre, mais à nous permettre de trouver des solutions ensemble.