Intervention de David Assouline

Réunion du 8 novembre 2016 à 14h30
Statut de paris et aménagement métropolitain — Article 21

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Là encore, nous pourrions avoir un débat plus poussé et plus utile si certains de nos collègues ne se complaisaient pas dans des postures.

Nous étions arrivés à un consensus, qui constitue une avancée majeure si l’on considère ce qu’étaient les positions des uns et des autres voilà vingt ans, surtout à droite. Je ne vais pas vous infliger le rappel des grandes plaidoiries de Jacques Chirac sur la nécessité de garder tous les pouvoirs de police à l’État à Paris. Les choses ont bougé, des discussions ont lieu dans tous les camps politiques.

Je l’ai déjà dit, les habitants considèrent qu’un certain nombre de tâches de police de proximité font partie de la vie de la cité au quotidien et viennent s’adresser à des maires, y compris des maires d’arrondissement. Cela m’est souvent arrivé, et je puis vous dire qu’ils ne comprennent pas que de telles compétences relèvent de l’État, puisqu’ils nous ont élus.

Ce sujet est très important, et c’est quasiment l’objet de ce texte. Cela a été débattu au conseil de Paris et si ce projet de loi est présenté c’est parce que l’on considère qu’une telle évolution est possible.

Comme il n’y en a jamais assez, certains viennent nous dire qu’il faut que les tous les pouvoirs de police exercés par les maires des autres villes reviennent également à la maire de Paris. Ce n’est pas sérieux, au moment même où l’actualité récente a fait ressortir, sur ces questions-là, un besoin d’efficacité, de coordination, celle-ci étant largement insuffisante au regard de la menace terroriste. Les services de police, de gendarmerie, de renseignement ont parfaitement intégré ce besoin d’homogénéité.

Dans ce contexte, il n’est pas sérieux, je le répète, de dire que Paris est comme les autres villes. C’est, là encore, une posture idéologique. Je n’ai aucun problème avec tout ce qui peut faire l’objet d’une délégation à la maire de Paris, c’est-à-dire le quotidien, les incivilités, les jardins publics. Mais laissons à l’État, à sa centralité et aux moyens de coordination dont il dispose, tout ce qui relève de la protection d’une capitale particulièrement menacée par le terrorisme avec ses ambassades et l’essentiel des pouvoirs politiques et médiatiques. Ne baissons pas la garde.

Un mot pour ceux qui auraient des doutes. §Vous voulez que les policiers municipaux parisiens aient des pouvoirs de police, mais souvenez-vous qu’ils peuvent être confrontés à des agresseurs ayant des armes de guerre. Il faut donc les équiper en conséquence, faute de quoi vous en feriez des cibles faciles. Est-ce ce que vous voulez ?

Il faut raison garder, et se concentrer sur la recherche d’efficacité. Mes chers collègues, abandonnez les postures consistant à aller toujours plus loin et à démembrer la municipalité de Paris dans ses prérogatives.

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