Intervention de Clotilde Valter

Réunion du 15 novembre 2016 à 9h30
Questions orales — Difficultés à trouver un contrat en alternance

Clotilde Valter, secrétaire d'État auprès de la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, chargée de la formation professionnelle et de l'apprentissage :

Monsieur le sénateur Gilbert Roger, je vous remercie de votre question. Développer la formation en alternance est une priorité du Gouvernement. C’est en effet une voie d’excellence et d’avenir pour les jeunes, qui leur permet, comme vous l’avez dit, de bénéficier d’une formation gratuite et partiellement rémunérée, ainsi que d’un accès plus rapide à l’emploi – sept apprentis sur dix obtiennent un contrat à l’issue de leurs deux années de formation. C’est également un moyen d’ascension sociale : cinq apprentis sur dix, dans l’artisanat, deviennent chefs d’entreprise, certains devenant même ingénieurs.

Le Gouvernement a beaucoup œuvré pour la promotion de l’apprentissage, notamment pour modifier les représentations sociales qui y sont associées.

Après deux années de baisse, la campagne de recrutement pour l’année 2015-2016 a permis d’enregistrer une progression de plus de 4 % du nombre des entrées en apprentissage et de 5, 5 % de celui des contrats de professionnalisation. Nous sommes donc sur la bonne voie.

Le Gouvernement a pris une série de dispositions, notamment sur le plan financier : 280 millions d’euros supplémentaires ont été mobilisés en 2015, et je peux déjà vous dire que ce montant, pour l’année 2016, sera plus élevé encore.

Nous développons l’apprentissage dans la fonction publique : il s’agit de démontrer par l’exemple notre volonté de promouvoir l’apprentissage pour tous les jeunes et pour toutes les formations. L’objectif de 10 000 jeunes formés fixé pour 2017 sera atteint, sachant que celui de l’année précédente a déjà été dépassé. Les droits des apprentis ont été revalorisés, pour instaurer une égalité de droits avec les étudiants, mais aussi avec les salariés.

Les entreprises ont également été encouragées par une série d’aides : aide au recrutement d’un apprenti supplémentaire, exonération de charges sociales, crédits d’impôts. Depuis 2015, l’aide « TPE jeunes apprentis » a permis de soutenir plus de 70 000 recrutements.

Dans la même perspective, le portail de l’alternance a été rénové afin de faciliter la conclusion de contrats d’apprentissage : un simulateur permet désormais aux entreprises de calculer les coûts d’embauche.

En Seine-Saint-Denis, on comptait 7 600 apprentis dans les CFA, les centres de formation d’apprentis, à la fin de 2015, et 4 800 nouveaux contrats enregistrés, soit, comme au niveau national, une stabilisation après deux ans de baisse.

Monsieur le sénateur, vous évoquez – cela reste une réalité sur laquelle il faut travailler – la difficulté qu’ont les employeurs et les jeunes à se rencontrer : les jeunes ont du mal à trouver un contrat, mais les entreprises ont aussi du mal à trouver des jeunes !

Une série d’initiatives innovantes ont été mises en œuvre dans votre département : des conventions ont été signées avec des CFA pour encourager et accompagner les jeunes issus des missions locales, la préfecture a mis en place un site internet dédié à l’apprentissage, les acteurs – région, services de l’État, partenaires économiques – travaillent sur des actions de prospection auprès des CFA et accompagnent les jeunes dans la recherche de contrats d’apprentissage. Il existe en outre un programme « Réussite apprentissage », dont l’objectif est d’accompagner 460 jeunes, en Seine-Saint-Denis, dans la recherche d’un maître d’apprentissage.

Il est nécessaire, à ce stade, d’appeler à la mobilisation de tous les acteurs : État, région, partenaires sociaux doivent conjuguer leurs efforts.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion