Intervention de Catherine Procaccia

Réunion du 17 novembre 2016 à 10h30
Financement de la sécurité sociale pour 2017 — Articles additionnels après l'article 17

Photo de Catherine ProcacciaCatherine Procaccia :

Quand on traite des enjeux de santé afférents à l’huile de palme, j’aimerais bien que l’on s’appuie sur de vraies données scientifiques. En l’occurrence, des études faites par l’Institut Pasteur de Lille prouvent que l’huile de palme ne contient pas plus d’acides gras saturés que le beurre. Simplement, cette huile vient de pays étrangers et il est plus facile de taper sur des produits étrangers !

De plus, comme elle est moins chère que le beurre, les industriels préfèrent évidemment utiliser la matière grasse la moins onéreuse !

Vous évoquez l’éventualité de pratiquer le même taux de taxation sur l’huile de palme que sur l’huile d’olive. Pourquoi ne pas envisager de diminuer la taxation de l’huile d’olive plutôt que d’augmenter celle qui porte sur l’huile de palme, car il n’est pas prouvé que celle-ci soit plus dangereuse ? Je le dis d’autant plus que, contrairement à d’autres matières grasses qui doivent être traitées et oxygénées, l’huile de palme n’a pas besoin de l’être.

J’aimerais que l’on se décide enfin un jour à faire une étude sérieuse sur le sujet, sans partir de l’idée que l’huile de palme est celle qui pose des problèmes. Il faudrait traiter la question en intégrant tous les aspects de santé, y compris l’hydrogénation de toutes les huiles utilisées dans la nourriture.

J’ajoute, d’ailleurs, que le problème ne se pose que si vous mangez de la nourriture industrielle. Si vous faites vous-même la cuisine, vous serez à l’abri !

Dans tous les pays d’Afrique et d’Asie qui ne pratiquent la cuisine qu’avec de l’huile de palme, il n’y a pas plus de malades que dans les pays méditerranéens qui utilisent l’huile d’olive !

Ce débat, qui est parti d’on ne sait quoi, d’arguments avancés par les écologistes au nom de la défense de l’environnement, a maintenant revêtu une dimension de santé. Et il revient tous les ans, d’abord, à l’occasion de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale, puis, lors de la discussion du projet de loi de finances rectificative. Nous retrouverons donc, comme tous les ans, ces amendements recyclés ! Pourtant, les différents rapports, celui d’Yves Daudigny et de Catherine Deroche au Sénat, celui qui a été déposé à l’Assemblée nationale, ont mentionné assez clairement la nécessité de tout revoir s’agissant de la taxation et d’envisager les choses d’une façon un peu plus scientifique dans le domaine de la santé.

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