Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 17 novembre 2016 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation en turquie

Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international :

Monsieur Cazeau, la situation en Turquie continue de susciter une vive inquiétude, en France – vous venez, avec des mots forts, de l’exprimer –, mais aussi au sein de l’Union européenne, comme j’ai pu le constater lundi lors de la réunion du conseil Affaires étrangères.

Les arrestations se multiplient, la liberté d’expression est entravée, le fonctionnement de la démocratie est mis à mal.

Toutefois, l’arrêt du dialogue n’est pas la solution. Il faut maintenir les contacts et poursuivre les échanges pour faire comprendre à la Turquie qu’elle n’a rien à gagner à l’isolement et qu’elle n’a pas intérêt à couper les ponts avec l’Europe et ses valeurs.

Ce dialogue doit être franc, transparent et sincère. Telle est la position unanime des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne.

Il faut aussi rappeler que la Turquie est la cible du terrorisme, qu’il vienne de Daech ou du PKK, et qu’elle a été victime d’une tentative de coup d’État le 15 juillet dernier. Elle a donc le droit de se défendre, mais en adoptant des mesures proportionnées et respectueuses de l’État de droit.

Le respect de l’État de droit, des valeurs et des principes auxquels elle a librement adhéré n’est pas négociable. Ce doit être la réponse des démocraties au terrorisme.

Nous n’allons donc pas rompre avec la Turquie, qui est aussi membre de l’OTAN, mais nous sommes lucides sur la situation.

Nous allons continuer à être clairs sur nos principes et à rappeler aux autorités turques que l’appartenance au Conseil de l’Europe a un sens, qu’elle implique le respect de la démocratie, des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et donc le non-rétablissement de la peine de mort. Je me suis entretenu cette semaine avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe qui partage ces préoccupations.

Voilà, en toute clarté, monsieur le sénateur, la position de la France.

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