Ma question s’adresse à Mme la ministre des outre-mer.
La société guyanaise traverse actuellement une période de tension extrême. Voilà une semaine, c’est un ancien conseiller général apprécié de tous qui a été assassiné, tué par balle lors d’un cambriolage à son domicile.
Ce nouveau drame nous rappelle douloureusement la spirale de violence dans laquelle la Guyane est plongée depuis plusieurs mois. Les chiffres de la délinquance sont en effet alarmants : 38 homicides en 2015 et 39 cette année ; 13 fois plus de vols avec armes que dans l’Hexagone.
Parallèlement, la Guyane doit faire face à une crise migratoire sans précédent. Alors que 2 700 demandes d’asile avaient été enregistrées en 2015, nous devrions en compter entre 9 000 et 10 000 à la fin de cette année. Cette augmentation exceptionnelle fait de Cayenne le deuxième guichet de France, après Paris, et met à mal un dispositif d’accueil déjà au bord de l’asphyxie.
Pour faire face à ces deux phénomènes, le ministre de l’intérieur a annoncé un plan de sécurité publique déployant des moyens matériels et humains importants.
Néanmoins, nous savons que cela ne suffira pas. La société guyanaise souffre de nombreux maux économiques et sociaux, qui alimentent un sentiment de frustration et de rejet.
Excédée par la situation, la population descend dans la rue pour crier son exaspération.
Je veux être clair, il est question pour moi non pas de faire l’amalgame entre insécurité et immigration, mais de vous relayer l’émotion, la fragilité et la colère légitime de la population guyanaise.
L’insécurité et l’immigration sont devenues les deux principales préoccupations de celle-ci. Elles risquent, si des réponses fortes et adaptées au territoire ne sont pas apportées, de causer des troubles graves dans la société.
Depuis 2013, la Guyane attend désespérément un pacte d’avenir, dont l’un des axes est justement d’affirmer la souveraineté de l’État et de maîtriser ses frontières.
Alors, je vous le demande, madame la ministre, comment le Gouvernement entend-il réaffirmer les pouvoirs régaliens de l’État en Guyane ? Quelles mesures pouvons-nous mettre en place pour rassurer nos concitoyens ?