Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 17 novembre 2016 à 15h00
Financement de la sécurité sociale pour 2017 — Article 30 bis nouveau

Marisol Touraine, ministre :

Je comprends bien la préoccupation des auteurs des amendements identiques. Mais la situation qui les préoccupe me semble déjà prise en compte.

D’abord, je voudrais préciser que les périodes précédant l’année 2016 – vous avez eu raison de rappeler que certaines dispositions de la loi de 2014 entraient en application en janvier 2016, monsieur le rapporteur – sont bien prises en compte pour la reconnaissance en tant que travailleur handicapé ou pour l’incapacité.

Ces amendements visent à garantir précisément que les personnes ayant eu le bénéfice d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé avant 2016 puissent demander une évaluation de leur incapacité.

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, la CNSA, a demandé aux MDPH de respecter un principe. Tous les travailleurs handicapés peuvent saisir leur MDPH d’une demande de prestation, par exemple l’allocation aux adultes handicapés. Dans ce cas, la MDPH est tenue d’évaluer l’incapacité du demandeur et de lui notifier ce taux d’incapacité, même si, in fine, la demande de prestation n’est pas accordée, pour des raisons de ressources ou autres.

Par conséquent, la personne handicapée peut et doit disposer, si elle en fait la demande, d’une évaluation de sa situation et de son taux d’incapacité, cette évaluation étant confirmée par une instruction de la CNSA.

C’est pourquoi ces amendements me semblent satisfaits. Nous nous trouvons dans la situation d’avoir élargi le dispositif en abaissant le taux d’incapacité pris en compte, d’avoir garanti l’application effective du dispositif, en permettant que la reconnaissance de l’incapacité puisse être apportée par différentes voies, et d’avoir rappelé explicitement que toute personne peut obtenir de sa MDPH une appréciation de son taux d’incapacité.

Dans ce même esprit, il est proposé dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale qu’une nouvelle commission puisse se prononcer, sur la base d’une analyse médicale, sur le fait qu’une personne affectée d’un handicap lourd et durable présente bien, pour une période donnée, et alors même qu’elle ne parvient pas à le justifier, un niveau d’incapacité lui permettant de bénéficier de la retraite anticipée.

Dans la mesure où ces amendements sont satisfaits, j’en demande le retrait. Mais nous n’avons aucune divergence sur les objectifs : mettre en place le dispositif le plus adapté. Des instructions explicites, sur la base de la loi, ont été données en ce sens.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion