Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 17 novembre 2016 à 21h00
Financement de la sécurité sociale pour 2017 — Articles additionnels après l'article 43

Marisol Touraine, ministre :

Le Gouvernement sollicite également le retrait de ces amendements. À défaut, l’avis sera défavorable.

Tout d’abord, je suis résolument convaincue que c’est par l’incitation, la mise en place de conditions d’exercice favorables que nous parviendrons à attirer des professionnels dans l’ensemble des territoires. Les médecins nous le disent : ce qu’ils souhaitent, c’est qu’on leur garantisse des conditions d’exercice répondant à leurs attentes. Les jeunes professionnels ne veulent plus exercer comme leurs confrères des générations précédentes, seuls dans leur cabinet. Ils souhaitent s’installer dans des locaux partagés d’exercice pluriprofessionnel, regroupant des médecins, des infirmières, des spécialistes, et travailler en relation avec l’hôpital. C’est pourquoi nous avons mis en place une politique consistant à créer de tels lieux partagés d’exercice coopératif. Je pense notamment aux maisons de santé pluriprofessionnelles, qui bénéficient d’un soutien financier.

D’autres mesures ont également été prises pour renforcer l’attractivité des zones sous-denses, telles que la mise en place des praticiens territoriaux de médecine générale ou l’octroi de bourses à des étudiants en contrepartie d’un engagement contractuel de s’installer, au terme de leur cursus, dans un territoire sous-dense.

Ces différentes mesures donnent de très bons résultats, car elles répondent à une véritable attente. Par exemple, l’objectif était d’attribuer 1 500 bourses d’ici à 2017 ; nous en sommes d’ores et déjà à 1 800.

Dans ces conditions, je crois que le conventionnement sélectif serait à la fois injuste et inefficace. Il est proposé ici qu’un médecin ne puisse s’installer dans un secteur sur-dense que si, de façon concomitante, un praticien déjà en place cesse son activité. Or les départs à la retraite sont nombreux à l’heure actuelle, y compris, nécessairement, dans les zones sur-denses : de jeunes médecins auront donc des occasions de s’installer, par exemple, dans les VIe et VIIe arrondissements de Paris. En outre, un médecin qui ne pourra pas s’installer là où il le souhaite trouvera des moyens de contournement : aujourd’hui, un nombre significatif de médecins n’exercent pas et préfèrent opter pour un emploi dans le secteur des assurances, dans l’industrie ou dans le secteur de la presse et des médias.

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