L’espace caribéen constitue la zone potentielle de coopération de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Cet espace est formé de trente-huit pays et territoires représentant plus de 5, 2 millions de kilomètres carrés, soit dix fois la superficie de la France métropolitaine, pour une population s’élevant à près de 250 millions d’habitants.
Il est actuellement difficile pour chaque territoire ultramarin de définir la région optimale au sein de laquelle il devrait déployer sa stratégie de coopération régionale, limité qu’il est par des restrictions qui ne sont pas forcément toujours comprises. J’en veux pour preuve la Martinique, dont je suis l’un des représentants, qui ne peut pas coopérer avec le Brésil malgré sa proximité géographique. Ce dernier constitue tout de même un marché de près 200 millions d’habitants, avec une grande variété et une abondance de matières premières !
C’est là tout l’intérêt de ce texte : son objectif, je le rappelle, est de parvenir à créer les conditions institutionnelles et culturelles favorables à l’ouverture des économies ultramarines au sein de leur zone géographique.
Ce point est important, puisque, grâce à ce texte et à l’insertion des articles 2 à 4, le champ géographique de la coopération régionale outre-mer sera étendu au continent américain pour les collectivités territoriales de la zone de la Caraïbe, c’est-à-dire la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, et aux territoires ou États du continent africain, comme l’Afrique du Sud ou le Mozambique, mais aussi aux autres continents voisins de l’océan Indien, comme les territoires asiatiques – je pense à l’Inde ou la Chine – ou océaniens pour La Réunion et Mayotte.
Néanmoins, si le développement de la coopération régionale est un objectif majeur pour les élus et les acteurs économiques et sociaux des outre-mer, l’accroissement des échanges commerciaux et culturels est rendu très difficile en raison de la différence de statut des intervenants et notamment de l’obligation qui leur est faite d’obtenir des visas. En effet, madame la ministre, cette problématique ambiante – je pense parler au nom de tous mes collègues ultramarins – est fort pénalisante pour nos territoires.
Pourtant, les arrêtés de juillet 2011 relatifs à l’assouplissement des visas et documents exigés pour l’entrée des étrangers sur le territoire des collectivités françaises d’outre-mer ont permis de prendre près de 200 mesures de simplification, ce qui a contribué à faire du Pacifique, à deux exceptions près, une zone libre de visas de court séjour pour se rendre en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna ou en Polynésie française.
Cette mesure a fait ses preuves lors des jeux du Pacifique à Nouméa en 2011, par exemple. Des initiatives ont également été lancées pour encourager le tourisme, telles que la délivrance de visas à l’arrivée à La Réunion, dans le cadre du projet des « îles Vanille ».
Je milite avec force pour un assouplissement de la politique en matière de visas. Il faut favoriser l’entrée des étrangers dans les territoires ultramarins, afin d’accroître les échanges économiques, touristiques et les échanges liés à la formation, tout cela en adéquation avec l’esprit de cette proposition de loi.