Je suis très heureux d'accueillir Alain Grandjean, économiste spécialiste de la transition écologique et du carbone et Gérard Mestrallet, président d'Engie. Ils sont, avec Pascal Canfin, les auteurs d'un rapport sur le prix du carbone remis en juillet dernier à Mme la ministre de l'environnement.
Nous les recevons juste après la tenue de la COP22, à Marrakech, où le carbone a été évoqué. En fixer le prix est important pour parvenir à un modèle économique à bas carbone. Je reste surpris que l'accord de Paris sur le climat soit si discret sur cette question.
Messieurs, le principal intérêt de votre rapport est d'aborder la problématique à l'échelle française, européenne et mondiale, à court, moyen et long terme, avec des trajectoires de 2020 à 2050. Vous vous prononcez, de façon très pragmatique, pour la fixation d'un prix du carbone, à mon sens indispensable. Vous nous ferez part des réactions suscitées, notamment au niveau européen, par votre proposition d'un corridor de prix de 20 à 50 euros par tonne de CO2, allié à des mesures d'accompagnement pour les secteurs les plus émetteurs.
Vous nous donnerez votre avis sur la proposition du Président de la République, émise à Marrakech, d'une France à neutralité carbone en 2050, au sein d'une coalition dont elle prendrait la tête, ainsi que sur l'abandon dans le projet de loi de finances pour 2017 de la fixation d'un prix plancher du carbone dans le secteur électrique, pourtant annoncée par le Président de la République lui-même lors de la Conférence environnementale.
Vous nous direz, enfin, où en est l'idée d'instaurer une tarification sociale du carbone dans les pays du Sud.