Je rejoins les propos de M. Grandjean. Je suis assez critique sur la tentative française de taxe sur le charbon, qui n'intégrait pas la transition, et dont la brutalité a empêché le succès. Néanmoins, le Président de la République a rappelé à Marrakech qu'il n'y aurait plus de charbon français en 2023. Le message est passé et les acteurs ont compris qu'ils avaient cinq à six années pour aller vers la transition - je n'oublie pas que mon département de Loire-Atlantique compte une centrale à charbon.
Nous devons établir les secteurs dans lesquels une taxation du carbone, ou du charbon, est envisageable, en complément de l'ETS dont j'ai tendance à penser qu'il ne changera pas tant que les équivalences mondiales, notamment avec la Chine, n'auront pas été arrêtées. Le système électrique, fort émetteur de CO2, a pour particularité de ne pas être totalement international, ce qui ouvre des perspectives. Nous devons définir le secteur électrique soumis à une règle du jeu économique commune. Serait-ce tout le système électrique européen ? Les Polonais tousseraient vite. Serait-ce un secteur correspondant à la zone de mécanisme de capacité commune ? Fondamentalement, il s'agirait alors d'un accord France-Allemagne-Benelux - sachant que l'Allemagne est susceptible d'évoluer lors de la prochaine mandature, surtout si Mme Merkel est reconduite, le SPD étant plus proche des charbonniers.
Que faire des flux financiers créés ? Ceux de l'ETS sont reversés dans le budget général des États, comme la contribution climat-énergie, mais il faudra prévoir un accompagnement financier pour faire évoluer les pays de l'ex-Europe de l'Est. Y travaillez-vous ? Quel devrait être le niveau de cette aide ?