C’est la cause d’une grande fragilité pour notre pays, un pays pourtant en guerre.
Comme chaque année, il faudra couvrir les surcoûts nets d'opérations extérieures et intérieures, soit au total 830 millions d'euros.
À ce stade, je le reconnais, monsieur le secrétaire d'État, le projet de collectif budgétaire déposé la semaine dernière ouvre bien les crédits. Nous souhaitons l’exécution de ces engagements.
Dernière préoccupation : les années 2018 et 2019, pour lesquelles les ressources de la défense, aujourd'hui, ne sont pas sécurisées. C’est une véritable impasse de financement, que le Gouvernement lui-même a chiffré à 1 milliard d'euros pour 2018 et à 1, 2 milliard d’euros pour 2019. Ceux qui auront à gouverner le pays à compter de mai prochain auront donc un certain nombre de responsabilités à assumer en la matière…
Un dernier mot, mes chers collègues, sur les ventes d’armes de notre pays. Puisque nous débattons du budget, il convient de parler également des recettes.
Je le dis pour avoir bien observé les choses, je trouve l’action du ministre de la défense salutaire. Qu’il s’agisse des ventes de sous-marins à l’Australie, de Rafale à l’Inde ou à l’Égypte, je suis fier de constater que notre industrie de défense devient une industrie phare.
Mais il ne faudrait pas se tromper d’analyse. Cette situation révèle que le monde repart dans la course aux armements, qu’il devient très dangereux.
Si les Australiens achètent nos sous-marins, c’est que la situation en mer de Chine les inquiète, voire leur fait peur.
Si les Égyptiens achètent des Rafale, ce n’est certainement pas parce que le contexte dans lequel ils évoluent est paisible et serein.
Nous devons mesurer la gravité de la situation du monde.
J’ai assisté ce matin à la remise des prix de la Fondation Chirac. Jacques Chirac disait toujours que l’esprit de la paix devait toujours prévaloir sur les facteurs de guerre.
Or aujourd'hui, partout dans le monde, ce sont les facteurs de guerre qui se développent. Même notre vocabulaire devient guerrier : « guerre des religions », « guerre des monnaies », « guerre des civilisations ».
Prenons conscience de ce qu’était la politique étrangère de la France : une stratégie d’indépendance nationale, qui consistait à parler avec tout le monde – les Américains, les Russes, les Chinois – pour faire prévaloir la paix.
Ce doit être notre objectif. Dans ce monde très dangereux, au-delà de nos discussions budgétaires, la France doit mettre toute sa force pour toujours proposer la paix.
La guerre nous menace : faisons les efforts nécessaires pour notre défense ;…