Par ailleurs, les « mesurettes » prises et les déclarations de bonnes intentions faites en 2013, dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, ne sauraient compenser l’absence de vraies et nécessaires réformes structurelles, que nous n’avons collectivement pas su mener ces trente dernières années. J’en veux pour preuve le taux d’échec dramatique de nombre d’élèves et la dégradation très sensible du niveau des élèves en orthographe.
Dans l’enseignement supérieur, la seule progression des dotations cette année, même si elle apporte un ballon d’oxygène aux universités, ne va en rien résoudre les questions structurelles, notamment de ce qui est sans doute la première d’entre elles, c’est-à-dire le taux d’échec massif en licence.
Notre commission a formulé des pistes d’évolution au travers des recommandations de sa mission d’information sur l’orientation, dont le rapporteur était Guy-Dominique Kennel. Comme celui-ci l’a justement expliqué, il faut avant tout mieux affecter les moyens. Plus récemment, grâce à la proposition de loi portant adaptation du deuxième cycle de l’enseignement supérieur français au système Licence-Master-Doctorat déposée par Jean-Léonce Dupont, nous avons pu avancer sur la voie d’une réforme, véritable et nécessaire, de l’entrée en Master.
Au total, la hausse spectaculaire des crédits en fin de législature est sans doute de bonne guerre – nous avons parfois souligné le bien-fondé de certaines augmentations –, mais elle n’est certainement pas de bonne politique.
Cette hausse, qui intervient après des baisses spectaculaires et drastiques, traduit selon nous des hésitations face aux véritables réformes qu’il aurait fallu entreprendre.
Elle traduit également une absence de vision et d’anticipation face à un monde qui ne nous attend pas pour bouger. C’est très inquiétant car, à l’époque de la mondialisation, la primauté revient à l’économie de la connaissance.
En conclusion, je rebondirai sur les propos de Jean-Pierre Raffarin, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Je suis absolument convaincue que, au-delà des politiques de défense, la culture et l’éducation sont des enjeux majeurs pour garantir la paix et lutter contre tous les obscurantismes dans ce monde sujet aux menaces. Elles doivent, à ce titre, faire l’objet de politiques nouvelles et audacieuses.