Je remercie le rapporteur pour sa présentation, peu glorieuse, de la situation de notre monde carcéral, dénoncée en son temps par Jean-René Lecerf. L'Allemagne, elle, ferme des prisons, car chaque condamnation donne lieu au déclenchement d'une prise en charge individualisée orientée vers la réinsertion. Les moyens humains étant à la hauteur des ambitions, le taux de récidive est faible. Je regrette le coup de frein porté au plan de construction d'établissements pénitentiaires lancé naguère. Dans le Haut-Rhin, où je visite souvent les maisons d'arrêt de Colmar et de Mulhouse, les conditions de vie des détenus sont indignes. Mais construire des prisons ne servira à rien en l'absence de dispositifs d'aide à la réinsertion dès le premier jour d'emprisonnement ou de mesures destinées à diagnostiquer l'état de santé, notamment mental, des détenus, pour écarter de prison ceux sur qui elle ne saurait avoir le moindre effet.