Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, nous sommes le mercredi suivant la transmission du projet de loi de finances au Sénat. Rappelons que, l’an dernier, au même moment, nous avions déjà commencé la discussion de la seconde partie du texte. Autrement dit, la majorité sénatoriale aura cette année mis plus de temps à tenter de justifier son refus d’examiner la première partie du projet de loi de finances qu’elle aurait pu en mettre, formellement, à l’étudier.
Par une telle manœuvre, mes chers collègues, à qui pensez-vous sincèrement que le Sénat s’adresse encore, si ce n’est à lui-même ou, plus exactement, si on regarde l’hémicycle, à une partie de lui-même ?
Quels arguments peut-il bien nous rester pour donner tort à ceux de nos concitoyens qui ne cachent plus leur défiance à l’égard de la représentation nationale ?
En écoutant l’interminable succession d’interventions à laquelle nous avons été astreints hier, le fameux mot d’Edgar Faure « litanie, liturgie, léthargie » m’est soudain revenu.