Intervention de André Gattolin

Réunion du 30 novembre 2016 à 15h00
Loi de finances pour 2017 — Question préalable

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

Dans votre exposé des motifs, monsieur le rapporteur général, vous justifiez principalement la question préalable par l’électoralisme qui caractériserait ce budget. Vous êtes pourtant bien trop avisé pour ignorer que l’électoralisme est consubstantiel à la politique, en particulier en période préélectorale. Je crois sincèrement que vous avez tort de vouloir disqualifier a priori un budget dit « de campagne ».

D’abord, avec le chevauchement des calendriers politique et budgétaire, le dernier budget d’un quinquennat est, par définition, un budget de campagne. J’ai déjà eu l’occasion de le rappeler, ce n’est pas, tant s’en faut, l’apanage de la gauche. En effet, le dernier budget de droite que nous avons eu à examiner, celui de 2012, présentait un écart entre la prévision de croissance retenue et celle du consensus des économistes deux fois supérieur à celui qui est aujourd’hui dénoncé.

Ensuite, une campagne n’est pas méprisable ; c’est même l’essence de la démocratie. Précisément, dans une campagne, l’examen budgétaire exige une rigueur tout autre que les assertions médiatiques qui l’accompagnent souvent.

Un tel examen rend par exemple délicate la dénonciation de la baisse des dotations aux collectivités, alors qu’on propose en parallèle d’accroître l’effort de 20 milliards d’euros supplémentaires.

Il rend incohérente l’adoption de la plupart des missions, ainsi que le rejet de quelques autres pour manque de moyens, alors qu’on propose en parallèle 30 milliards d’économies pour l’État.

Il rend inconséquent l’appel à respecter les engagements européens de la France, alors que, par ailleurs, on propose de repousser à 2020 le retour du déficit sous la barre des 3 % du PIB.

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