Monsieur le président, nous vous remercions de ne pas masquer les difficultés ni de vous cacher devant l'avenir : vous faites un bilan en demi-teinte.
La part du pavillon français en France s'est réduite de 60 % en 1997 à 44 % en 2015, tandis que le trafic au départ de France a progressé de 0,9 % en moyenne pour les compagnies françaises, contre 4 % pour les compagnies étrangères. Le niveau des taxes et des charges sociales est le plus élevé. Le coût du contrôle aérien a augmenté de 17 % entre 2008 et 2014, et les taxes et redevances aéroportuaires de 25 %. La taxe de solidarité sur les billets d'avion, dite « taxe Chirac », instaurée en 2006, est applicable dans 30 pays sur 190, mais seuls neuf d'entre eux la paient - et parmi eux Madagascar, le Mali et le Niger... Elle coûte 90 millions d'euros à Air France.
Si l'on applique un taux de taxes ou de redevances équivalent à celui des Pays-Bas, les dépenses d'Air France seraient allégées de 350 millions d'euros, dont 150 millions d'euros de taxes aéroportuaires et 48 millions d'euros de frais de sûreté. La lutte contre le terrorisme est une mission régalienne mais elle coûte 11,2 euros à chaque passager, via la taxe aéroportuaire ; l'État n'y contribue qu'à hauteur de 0,93 euro.
Alors que Les Echos rappelaient hier la déconfiture d'Alitalia, la faillite de Swissair et la disparition du pavillon belge, se dirige-t-on vers la mort du pavillon français ? Comment l'État peut-il soutenir le transport aérien français ? On ne peut lui attacher des boulets aux pieds pour ensuite s'étonner de ses difficultés.
La taxe sur le Charles-de-Gaulle Express pénalisera directement Air France, dont Roissy est le hub.
Vous devriez porter attention à la qualité du service : sur les court-courriers, que j'utilise deux fois par semaine, les liseuses sont de plus en plus souvent en panne - c'est certes moins grave qu'une panne de réacteurs mais gênant.