Intervention de Jean-Claude Requier

Réunion du 8 décembre 2016 à 10h30
Le massif central un enjeu de développement territorial — Débat organisé à la demande du groupe du rdse

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le débat demandé par notre groupe vise à mettre en lumière les problématiques propres à un territoire de la République, qui disparaissent souvent dans le débat public devant les défis locaux jugés plus urgents ou prioritaires, tels que le développement des grandes métropoles ou des zones littorales.

S’étendant sur 85 000 kilomètres carrés, le Massif central représente pourtant un huitième du territoire national, et sa situation spatiale, au cœur de l’Hexagone, justifierait qu’il occupe une place plus centrale dans le maillage national des échanges et des ressources.

Cependant, nous en sommes loin : après le grand développement du réseau ferroviaire au XIXe siècle, qui a contribué, une première fois, à réduire le désenclavement de la zone, il a fallu attendre 1975, soit un siècle plus tard, pour que l’État tente de remédier à son isolement, par la mise en œuvre du plan routier Massif central. C’était l’époque où de réelles politiques d’aménagement étaient pensées et mises en œuvre !

Comment expliquer, quarante ans plus tard, le retard de la conduite de tels aménagements ?

Il est facile d’imaginer l’effet répulsif qu’ont pu avoir les formules malheureuses de « désert français » et de « diagonale du vide », utilisées par quelques géographes et statisticiens de la DATAR, la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale, pour désigner la zone reliant la Meuse aux Landes, dépeuplée par l’exode rural. Non, ce n’est pas un désert ! Non, ce n’est pas un vide, puisque des hommes et des femmes y vivent, et que des activités économiques – et pas simplement agricoles ! – s’y sont établies.

La topographie du massif a également eu une influence sur le développement du réseau ferroviaire, au point de juger plus efficient de relier Toulouse à Paris en contournant le Massif central par l’ouest plutôt qu’en le traversant. Il n’est cependant pas anodin de remarquer que ses reliefs, moins escarpés que ceux des Alpes, mais pourtant plus enclavés, n’ont pas fait obstacle à la construction de l’A89 et de l’A75. Au contraire, la construction du viaduc de Millau a été une nouvelle occasion d’illustrer le génie technique français.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion