Le patrimoine naturel et architectural du Massif central en fait une destination privilégiée pour de nombreux touristes.
Le secteur du tourisme, sur lequel je souhaite m’attarder, est incontestablement un levier de développement économique ainsi qu’un enjeu important de l’attractivité des territoires du Massif central. Il est, de plus, historiquement très proche de l’économie sociale et solidaire.
Le tourisme est caractérisé par une diversité d’acteurs et une imbrication particulière entre secteur public et privé.
Le rôle des élus et des collectivités est essentiel pour structurer et valoriser l’offre touristique existante.
Les sites touristiques sont bien dispersés sur l’ensemble du territoire, mais il reste indispensable d’identifier les marchés sur lesquels le Massif central peut opportunément se positionner.
Pour beaucoup, Massif central est synonyme d’Auvergne, de volcans, mais la promotion ne peut pas et ne doit pas se limiter à la chaîne des Puys. Les zones périphériques doivent être, elles aussi, prises en compte dans la définition de l’identité.
Il est donc essentiel de déterminer le point commun des territoires qui constituent le massif et de s’approprier cet espace en prenant en compte sa diversité, tant culturelle que spatiale. Le manque d’harmonisation nuit à la qualité et à l’efficacité de la promotion touristique.
Il est vrai que le redécoupage régional n’aide pas à harmoniser les systèmes de promotion, comme cela a déjà été relevé. Le positionnement vers un tourisme durable et tourné vers la nature doit rimer avec simplicité et visibilité au niveau de la communication et de la valorisation du territoire.
L’emploi local dans le secteur du tourisme constitue en effet l’une des clés du développement de l’économie du Massif central. Il s’agit notamment d’une réponse à apporter face au risque de désertification des territoires.
Les pistes de travail sont, à l’évidence, l’attractivité touristique à l’horizon de 2020, puis de 2040, l’identification et le développement d’une offre touristique adaptée, novatrice et identitaire pour notre territoire, ainsi que le développement de nouveaux modèles économiques et de nouveaux partenariats.
Le Massif central apparaît relativement bien équipé, notamment pour ce qui concerne les services de proximité. En revanche, pour accéder à des commerces, les habitants du territoire sont moins bien lotis que le reste des Français.
Bien entendu, cette accessibilité moyenne cache de grandes disparités territoriales. Plus l’altitude augmente, plus l’accessibilité se détériore.
Points d’ancrage importants de la population, les bourgs-centres ont tous un rôle d’animation au sein de leur entourage immédiat. La faible accessibilité aux équipements et le déclin démographique de certains secteurs caractérisent fortement les zones de montagne : c’est un point que je tiens à soulever à la veille de l’examen du projet de loi Montagne par le Sénat.
Aussi, adopter une politique d’infrastructures à long terme doit être une priorité. Les entreprises et les habitants ont besoin de se déplacer de façon efficace, flexible et sûre.
Je dirai deux mots sur la couverture numérique du territoire : il y a urgence, et ce dossier doit être une priorité.
De larges proportions de zones rurales et de montagne risquent l’exclusion. C’est une question d’équité territoriale et de solidarité nationale pour assurer le développement des territoires de montagne.
La réduction de la fracture numérique est devenue un enjeu majeur. Les critères pour définir les zones blanches datent malheureusement de 2001 et sont périmés.
Entre les zones blanches retenues selon la définition de 2001 et les sites à vocation économique et touristique définis par le ministère de l’économie en début d’année, il reste dans le Massif central énormément de zones grises où les problèmes de couverture sont très prégnants.
Pour pallier ces différents problèmes, les départements de l’Allier, du Puy-de-Dôme, du Cantal et de la Haute-Loire ont signé un partenariat public-privé avec l’ancienne région Auvergne et l’opérateur Orange. Le projet prévoit, selon les zones, le déploiement de la fibre optique, le renforcement du réseau ADSL ou des aides à l’équipement pour avoir – enfin ! – accès à internet grâce au satellite.
Concernant la désertification médicale – ce n’est pas mon collègue Daniel Chasseing qui me contredira ! –, nous ne ferons pas venir de médecins dans des zones de montagne si nous n’arrivons pas à offrir un accès au très haut débit ! C’est l’un des défis de la loi Montagne, car de la couverture numérique dépend l’avenir de toutes les zones de montagne en France.
En conclusion, tout en reconnaissant ses contraintes de moyenne montagne, mais en mettant en avant sa singularité, sa capacité à développer, à équilibrer, à organiser sa compétitivité et son attractivité, le Massif central montre une fabuleuse volonté de construire un modèle de développement territorial original ancré dans le développement durable.
Sa particularité en Europe de « montagne habitée » permet de positionner le Massif central comme un espace de qualité et de modernité. Aussi, loin de la pollution aux particules fines de notre capitale, donnons-lui les moyens nécessaires à ce développement économique original, en conciliant croissance et protection de l’environnement.