Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à mon tour à remercier les membres du groupe communiste républicain et citoyen d’avoir pris l’initiative de ce débat sur la situation de La Poste.
S’il est extrêmement important de ne pas ignorer les alertes des personnels de La Poste, les messages des usagers, les motions adoptées par les conseils municipaux ou des élus, il faut également tenir un discours de vérité sur les évolutions auxquelles nous sommes confrontées. À cet égard, je note que chacun, quelles que soient ses orientations politiques, a fait part de sa volonté de préserver les quatre missions de service public de La Poste auxquelles nous sommes attachés tout en admettant que défendre le service public, ce n’est pas considérer qu’il faut le maintenir en l’état, comme si nous n’étions confrontés à aucune évolution.
Tel est le sens du discours que j’ai tenu le 30 novembre dernier devant le Comité de suivi de haut niveau du contrat d’entreprise entre l’État et La Poste, qui rassemble, je le rappelle, l’État, La Poste, les organisations syndicales, les associations représentatives des usagers, l’ensemble des associations de défense des consommateurs, ainsi, bien sûr, que l’AMF et les parlementaires.
Nous avons déjà eu ce débat et chacun a pu exprimer ses convictions.
Finalement, deux questions apparaissent au travers de vos interventions.
La première question porte à la fois sur l’implantation et la couverture territoriale de La Poste, qui est un enjeu important, et sur les missions qui en résultent.
La seconde concerne les personnels, l’évolution, voire même le bouleversement des métiers, auxquels ils seront confrontés.
Avant de revenir sur ces deux points, je voudrais souligner à mon tour le fait que La Poste est soumise à des chocs : un choc technologique, bien sûr, mais aussi un choc dû aux changements de comportements des usagers et de leurs habitudes de consommation. Certaines de ces évolutions peuvent nous heurter, je l’entends parfaitement, mais il faut les prendre en compte dans l’analyse de la situation.
La Poste est probablement le service public le plus marqué par ces transformations. Vous avez vous-mêmes rappelé les évolutions auxquelles La Poste doit faire face avec, notamment, la baisse extrêmement importante des volumes de courrier, de l’ordre de 6 % environ chaque année, mouvement qui a même tendance à s’accélérer.
Pour répondre à un propos qui a été tenu voilà quelques instants, cette évolution s’explique évidemment par les transformations liées au numérique, mais pas seulement.
Même si je souhaite éviter que l’on me reproche de tenir un discours que l’on pourrait qualifier d’exclusivement financier, je veux tout de même rappeler que la seule baisse du volume du courrier représente une perte de ressources d’environ 600 millions d’euros pour La Poste. On ne peut pas ignorer cette réalité quand on cherche à analyser la situation à laquelle elle fait face. La Poste doit en tenir compte. Elle doit également s’interroger sur les missions de service public qu’elle exerce. Les 250 000 postières et postiers sont bien sûr pleinement conscients de cette réalité et expriment leur inquiétude.
Cela étant, je vous mets en garde – il s’agit d’une mise en garde collective –…