Le texte a le mérite d’être arrivé à un point d’équilibre en visant la palette des actions nécessaires pour encadrer et limiter les actes de prédation. Si nous ne le maintenons pas, on ne pourra plus, dans certains endroits, pratiquer de tirs d’effarouchement en raison de l’existence de zones de silence, par exemple. On s’exposera à des recours devant les tribunaux.
Il me semble important que l’ensemble des mesures pouvant être mises en œuvre soit inscrit dans la loi. Nos collègues signataires de l’amendement comprennent peut-être les préoccupations des éleveurs ; je pense, quant à moi, que ceux-ci attendent des mesures concrètes. Le désespoir est profond dans le milieu du pastoralisme. J’ai rencontré cet été des jeunes femmes qui ont pris la suite de leurs parents éleveurs. Leur détresse était poignante. Elles s’accrochent encore à leur métier, parce qu’elles aiment leur terre, mais elles sont prêtes à renoncer devant des actes de prédation qui se multiplient, devant la lenteur et la complexité de mise en œuvre des dispositions. Nous devons envoyer aujourd’hui un signal fort !
Ce texte a le mérite d’énumérer les mesures nécessaires. Si nous ne le votions pas, nous ne serions pas à la hauteur des attentes, la déprise agricole et le départ des éleveurs des zones d’alpage s’accéléreraient. Or l’élevage est indispensable au maintien des espaces et à la lutte contre les phénomènes d’avalanche et contre l’érosion.
Cet amendement est regrettable, incompréhensible au regard de la situation sur le terrain ! Si nous étions complètement responsables, nous nous battrions pour définir des zones d’exclusion des prédateurs des secteurs de pastoralisme. Ce n’est pas possible en raison de la convention de Berne, mais c’est la seule position raisonnable si nous voulons sauver cette activité.